Suite au reportage de Sept à Huit sur le trafic de drogue en banlieue, où l’on a pu constater l’incroyable impuissance des forces de l’ordre, la gravité de la situation s’impose à nous.
« On ne peut pas y rentrer » déclarent des CRS, filmés en caméra cachée, aux journalistes de TF1 qui leur demandent d’intervenir dans une cité pour protéger un vieil homme. « On n’a pas le droit, on a des consignes particulières » poursuivent les policiers avant de livrer un aveu troublant : « Il faut que tout se fasse. Il faut qu’eux [les trafiquants, ndlr] puissent continuer de vivre, que les habitants soient rassurés. (…) Il n’y a pas vraiment de volonté que le trafic s’arrête. »
Comment réagir face à ces incroyables confessions d’impuissance ? Nous sommes bien en France, dans un état de droit, où on laisse des zones entières sous le contrôle des trafiquants, et où les garants de la sécurité des citoyens n’ont « pas le droit » d’entrer. On marche sur la tête. Comment tolérer ce genre de passivité et, surtout, qu’est-ce qui se cache derrière tout cela ?
On a de quoi s’interroger. Au vu des derniers évènements, en banlieue parisienne comme à Marseille où la situation est de plus en plus grave, il semblerait que la force publique fuit à tout prix le rapport de force. On craint de provoquer l’étincelle qui embrasera les banlieues. Comme en 2005, mais de manière cette fois bien plus violente. Un jeune poursuivi qui chute de son scooter, une bavure policière, une intervention musclée… la moindre action virile serait susceptible de mettre le feu aux poudres. Alors on évite, on se tient à l’écart, on attend. On craint tellement l’explosion que l’on va j