Déjà lauréate en 2010 de la palme IDAHO (International day against homophobia), la ville d'Amiens arrive
cette fois première ex-aequo avec Paris du premier classement des 50 plus grandes villes en matière de lutte contre l'homophobie initié par l'association République et diversité et le comité
Idaho. En tête Paris et Amiens donc, suivies de Nancy, Toulouse et Montreuil et en fin de classement : Toulon, Nîmes, Boulogne-Billancourt et Courbevoie.
« Le travail que nous menons depuis quatre ans avec les
associations contre ce délit porte ses fruits », se félicite Maryse Lion-Lec, l'adjointe au maire chargée de la lutte contre les discriminations et de l'égalité des droits. Une
délégation qui rapporte d'ailleurs des points dans le système de notation de cette enquête.
La signature du PACS en mairie rapportait par exemple 3,5 points. « Et nous en avons déjà célébré trois », calcule Jean-Claude Ester, le directeur de la Maison de l'égalité, un lieu dédié à l'accès
au droit, ainsi qu'à la lutte contre toutes les formes de discriminations. Un autre dispositif qui rapporte des points.
Pour sensibiliser le grand public, « et mettre à mal les stéréotypes », la Ville a engagé
une politique de communication. La journée de l'homophobie, le 17 mai, est au centre d'une semaine d'actions, où les associations LGBT tiennent par exemple des stands dans le centre ville.
L'homophobie fait également partie des thèmes abordés par les Lundis de l'égalité, dont Lilian Thuram a été un des derniers invités. Cette année, le film Les Invisibles du réalisateur Sébastien Lifshitz, qui
a rencontré des hommes et des femmes qui ont vécu leur homosexualité dans les années quarante, était au programme. « Amiens développe aussi du théâtre forum au sein des établissements
scolaires pour éduquer les plus jeunes », insiste Maryse Lion-Lec. Créée en 2011, la délégation régionale de l'association SOS homophobie intervient à la demande des chefs
d'établissement. « On sait que le taux de suicide chez
les jeunes homosexuels est important ».
L'an dernier, l'association On a marché sur la bulle, organisateur des Rendez-vous de la BD d'Amiens, a
monté une exposition pédagogique, à la demande de la Maison de l'égalité, sur l'album de Julie Maroh Le bleu est une couleur très chaude, un récit très sensible qui a remporté le prix du public 2011 au festival d'Angoulême.
« Nous travaillons enfin en interne, insiste Maryse Lion-lec, le programme de formation du Centre national de la fonction publique
territoriale comporte un module qui traite de la lutte contre l'homophobie. Près de 1 100 agents ont déjà suivi cette formation ».
Si Amiens obtient 70 points sur 100, cela ne veut pas dire pour autant qu'elle est une ville gay friendly
(où il y a le plus de lieux de convivialité homosexuelle), et que tout est forcément rose.