« Il a tué seul, mais il s’est déplacé en Afghanistan, au Pakistan, il a eu des contacts, il a reçu sans doute une formation rudimentaire aux armes, il a vécu dans un environnement », a notamment expliqué le ministre de l’Intérieur. Et de souligner la différence entre un Mohamed Merah et un Breivik, ce Norvégien qui a tué 77 personnes en 2011 : le Scandinave s’est formé seul, sur internet, quand le fou d’Allah a baigné dans un environnement propice à sa radicalisation, entre sa famille, le quartier et la prison.
L’analyse des vidéos qu’il a lui-même tournées laisse penser que le jeune homme était seul à l’heure de commettre ses forfaits, même si un doute subsiste sur le rôle joué par son frère Abdelkader, mis en examen pour complicité. Mohamed Merah n’a pas eu davantage besoin d’aide pour voler un scooter ou le maquiller. En revanche, il ne s’est pas endoctriné seul et aurait bénéficié d’un appui logistique extérieur à l’heure d’organiser ses voyages en Syrie, au printemps 2010, ou au Pakistan, entre août et octobre 2011.
C’est pour tenter d’en savoir plus sur les complicités dont il a pu bénéficier que deux hommes, âgés de 28 et 30 ans, ont été interpellés le 29 janvier dans le quartier du Mirail, à Toulouse, où les frères Merah avaient leurs habitudes. A ce stade de leur garde-à-vue, il ne semble pas qu’ils puissent être directement impliqués dans les crimes reprochés au défunt. Leur audition devrait cependant permettre d’en savoir un peu plus sur son environnement, aussi bien spirituel que matériel.
En attendant, la famille de Mohamed Legouad, l’un des militaires tués par Merah, a confié ses intérêts à M° Olivier Morice, un avocat rompu au secret défense, auquel il se frotte depuis plusieurs années pour le compte des victimes de l’attentat de Karachi. Lequel avocat a passé au crible le seul rapport officiel à c