La France, pivot d’une révolution européenne
Avant-hier, j’ai fini l’excellent livre « La déconstruction européenne » d’Eric Juillot (résumé bientôt sur le
blog), qui propose une histoire de la construction européenne et du débat public sur le sujet depuis soixante ans. L’occasion de se demander s’il serait possible de réformer
l’Europe ?
Une poussée souverainiste
En effet, il est bien évident que les partisans de l’intégration européenne ne manquent pas
d’affirmer que la France ne pourrait pas obtenir une réorientation du projet européen dans un sens plus respectueux de la souveraineté des États nations. Mais un tel argument dénote une méconnaissance profonde de la dynamique actuellement à l’œuvre à l’échelle de notre continent. A part dans quelques cénacles isolés, les
chimères de l’intégration reculent presque partout.
Le parti conservateur britannique au pouvoir n’a sans doute jamais été aussi sceptique à l’égard
du projet européen. Au point que 80 députés ont même
demandé à organiser un vote pour sortir de l’Union Européenne ! Aujourd’hui, le gouvernement est plus enclin à demander une réduction des pouvoirs confiés à l’échelon européen plutôt
qu’à les augmenter… Maisc’est surtout en Allemagne que les
choses évoluent dans un sens hostile aux fédéralistes.
Tout d’abord, en 2009, la cour de Karlsruhe a mis des limites très strictes pour protéger la
souveraineté allemande. Ensuite, les deux années de crise financière de la zone euro ont démontré que Berlin refuse de mettre la main à la poche et freine les évolutions fédéralistes. Mieux,
les pays du Sud, traditionnellement très positifs à l’égard de l’Europe, deviennent de moins en moins enthousiastes, au fur et à mesure que des plans d’austérité inhumaines leur sont imposés.
Le rôle pivotal de la France
Ce qui est
intéressant, c’est que le Royaume-Uni et l’Allemagne adoptent aujourd’hui une tonalité fortement souverainiste. Au contraire, la France reste dans une logique intégratrice. Mais cela signifie que
si la France basculait dans le camp souverainiste, les équilibres politiques seraient bouleversés en Europe puisque les trois premières puissances de l’Union Européenne pousseraient alors
probablement dans le même sens d’une moindre intégration politique.
En effet, il ne faut pas croire que si la France élisait un président qui voudrait défaire cette
Europe technocratique et uniformisatrice, nous serions seuls. La Grande-Bretagne se joindrait immédiatement à
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