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Cercle Jean Moulin ®

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Co-Président d'Honneur Daniel Cordier, Secrétaire Particulier de Jean Moulin, Hubert Faure, membre des 177 du Commando Kieffer, membre d'Honneur Suzanne Escoffier, petite cousine et filleule de Jean Moulin Association Mémorielle Patriotique et Républicaine. cercle.jean.moulin71@sfr.fr 07 81 34 85 48


Fondation Res Publica : Ces pays "émergents" qui bouleversent le monde

Publié par cercle Jean Moulin sur 7 Décembre 2012, 22:36pm

Catégories : #J.P. Chevènement G. Sarre Fond. Res-Publica MRC

Note de lecture de Géopolitique des pays émergents - Ils changent le monde de Sylvia Delannoy (puf, mars 2012) par Baptiste Petitjean, directeur de la Fondation Res Publica. Enfin un ouvrage qui s’applique à définir « l’émergence », mot-valise trop pratique pour décrire des bouleversements économiques et géopolitiques actuels plus complexes qu’ils n’en ont l’air. Pris comme phénomène ou comme processus, le concept place un groupe de pays assez hétérogène "en position de force face à un Occident dont on annonce partout le déclin" [page 34], y compris sur le plan des valeurs.

Ces pays "émergents" qui bouleversent le monde
L’auteur réussit le tour de force de rendre compte de la complexité du concept d’émergence grâce à une approche plurifactorielle et classificatrice. A la fois phénomène et processus, le terme vient du monde financier : il apparaît en 1981 sous la plume d’Antoine Van Agtmaël, dans un rapport de la Société Financière Internationale (organisme de la Banque Mondiale) et renvoie à des marchés propices aux investissements. L’émergence va ensuite intégrer le vocabulaire courant de l’économie et des relations internationales. Il caractérise avant tout un pays à croissance rapide, offrant un cadre propice aux investisseurs étrangers. Un pays en situation de décollage économique avec une célérité inédite. Les puissances émergentes sont en bonne position des classements internationaux : croissance rapide (1), part croissante dans le commerce mondial (2), principaux récepteurs d’investissements directs étrangers (IDE) (3) etc. Elles jouissent d’une capacité exceptionnelle à augmenter et à diversifier leur production industrielle (4), mais aussi à monter en gamme pour dégager plus de valeur ajoutée, sans oublier la progression des activités tertiaires (5). Les clefs de l’émergence peuvent effrayer les pays du Nord qui voient désormais des pays du Sud diffuser des produits de haute technologie innovants et performants. Il s’agit d’une réelle perspective de changement pour l’ordre économique international. Les exemples les plus frappants sont les rachats de firmes occidentales célèbres par des firmes chinoises, indiennes ou brésiliennes (6). Egalement reprise par l’auteur, la thèse de la remise en question de la division internationale du travail qui s’est opérée depuis le début des années 2000 : les pays émergents sont à présent capables d’abriter des activités de conception, de R&D et de direction, et non plus seulement de fabrication. 

Cependant l’émergence économique n’est que la partie visible de l’iceberg, elle est en fait le fondement de la puissance géopolitique et c’est sur cette analyse que se distingue cet ouvrage. Les pays émergents partagent tous, de manière plus ou moins radicale, « la promesse d’un basculement du monde » [page 21] et véhiculent un « nouveau paradigme géopolitique » [page 75]. Le G20, fruit de la crise économique mondiale de 2008 et de la violente période de déclassement subie par l’Europe et des Etats-Unis, est l’une des conséquences évidentes des bouleversements opérés dans l’ordre géopolitique et économique mondial depuis le début des années 2000. C’est sans doute « l’organe de la gouvernance mondiale le plus révélateur du basculement du monde » [page 79]. Les puissances émergentes possèdent également une vision commune des relations internationales, souvent en opposition ou concurrentes aux valeurs occidentales. Que ce soit le Brésil, la Russie l’Inde ou la Chine – les BRIC (7) –, tous prônent la souveraineté étatique et le rejet de l’ingérence. Notons au passage que l’émergence a souvent pour moteur « la revanche sur un passé douloureux » en référence à la colonisation (l’Inde par exemple), de façon plus générale à la domination occidentale (l’auteur dresse un tableau remarquable des humiliations subies par la Chine depuis la Première Guerre de l’Opium en 1839-1842) ou bien à une perte d’influence (la Russie après la chute de l’URSS). Ces principes nouveaux tendent à remettre en cause l’hégémonie occidentale et principalement américaine, ainsi que des valeurs faisant par exemple des droits de l’homme le fondement universel de l’action politique. Cela se retrouve notamment dans l’attitude « horizontale » proposée par les pays émergents aux pays en développement (PED) et aux pays les moins avancés (PMA). Toutefois, pour les pays africains en particulier,
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