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Pour réussir, François Hollande doit se dégager de la politique du triple B (Bercy, Bruxelles, Berlin)
François Hollande a fixé le cap avec détermination.
Je regrette l’absence de prise en compte des conséquences à court terme du «sérieux budgétaire ». Cette politique, malgré un dosage plus juste, a des effets récessifs incontestables après la publication des chiffres de l’INSEE. Son coût s’élève à plus de 2 points en 2012 comme l’OFCE l’a très bien analysé.
Le seul chemin pour retrouver la prospérité passe par une vigoureuse réorientation de l’Europe et implique de sortir de l’austérité que nous impose la Commission européenne.
Pour réussir, François Hollande doit se dégager de la politique du triple B (Bercy, Bruxelles, Berlin).

Olivier Amiel : Non, car dans de nombreux secteurs culturels (notamment audiovisuel et cinématographique), le financement public européen est complémentaire entre les aides allouées par les États membres et celles des organismes communautaires. Cela permet de ne pas perdre sa souveraineté dans les grands choix en matière de politique publique culturelle, tout en développant une politique commune dans ce secteur. Il faut également rappeler qu’il n’y a pas de différenciation entre artistes des États membres, les aides nationales doivent respecter le principe de droit européen de « non discrimination ». Enfin, de très importants efforts sont faits par les États et par l’Union européenne en faveur de la coopération culturelle avec les pays tiers, et notamment les pays dits du Sud qui connaissent des difficultés liées à diverses acculturations et n’ont pas toujours les moyens financiers de défendre leur propre exception culturelle.
Sans connaître encore le détail des propositions qui y sont faites, il faut au contraire admettre que ce rapport vient à point nommé afin de rappeler à la Commission européenne et à certains de nos partenaires dans l’Union européenne que la France dispose avec la politique culturelle d’un consensus politique assez vaste et assez rare sur le sujet. Ainsi, et notamment dans le cadre des négociations sur le futur accord de libre échange avec les Etats-Unis, nous devons nous opposer à la volonté de se servir de la culture comme monnaie d’échange en faveur de secteurs dans lesquels nous serions plus performants. Nous sommes finalement dans la même situation qu’à l’époque des négociations du GATT et de l’OMC il y a vingt ans, quand la France, isolée au départ, a su convaincre ses partenaires européens de la nécessité de permettre un traitement dérogatoire pour les biens culturels face au système marchand mondial. Il faut répéter l’histoire, et convaincre à nouveau du bien fondé du principe de la diversité culturelle.