"C’est l’affaire d’Outreau de la préfecture de police", n’hésite pas à affirmer Me David Lepidi, avocat de quatre policiers mis en cause par l’Inspection général des services (IGS, la police des polices) dans une enquête qui aurait fait l’objet d’un éventuel trucage. La brèche s’est ouverte mercredi en fin de matinée avec des révélations du Monde; nombreux sont ceux à s’y être engouffrés depuis. A commencer, donc, par David Lepidi, qui dénonce auprès de l’AFP "la totale impunité de l’IGS en cas de dysfonctionnements".
L’enquête, qui remonte à fin mai 2007, ciblait le directeur de la police générale Yannick Blanc, trois de ses collaborateurs et Christian Massard, policier affecté à la sécurité de l’ex-ministre socialiste de l’Intérieur Daniel Vaillant. Aujourd’hui blanchis, tous ont été placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur des faits de corruption et de trafic d’influence sur des titres de séjour. Egalement sollicité par l’AFP, Daniel Vaillant a dénoncé une "manipulation" et interroge : "Sur ordre de qui? Pour faire plaisir à qui?"
Claude Guéant "au cœur de l’affaire"
Aujourd’hui directeur de cabinet adjoint du président PS de la région Île-de-France, Yannick Blanc est également un ancien collaborateur de Jean-Pierre Chevènement. "Il fallait justifier sa mise hors-cadre", accuse Daniel Vaillant. "On a mis son numéro 2, Bruno Triquenaux dans la charrette. Et en même temps, on faisait un coup entre les deux tours des législatives sur l’officier de sécurité de Vaillant". La préfecture de police de Paris, menée par Michel Gaudin, a communiqué son intention de faire valoir son droit de réponse au Monde, dénonçant des "allégations infondées" pouvant conduire aux "suites judiciaires appropriées".
Egalement bousculé par cette affaire : le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée auprès d’un Nicolas Sarkozy fraîchement élu président de la République. "C’est le premier à qui l’on do