La couronne de laurier, symbole de victoire, de génie et d’immortalité, a, de l’antiquité à nos jours, récompensé les grands hommes et s’est, avec le temps, rattachée au titre d’Empereur. D’où vient cette symbolique et à quoi devons-nous son évolution ?
Le laurier dans la mythologie grecque
Alors qu’Éros, dieu de l’amour – Cupidon est son équivalent romain –, s’entraînait à tirer à l’arc, ce dernier s’est soudain vu moqué par Apollon, dieu du chant, de la musique et de la poésie, pour son manque d’habileté. Furieux, Éros envoya une flèche d’or à Apollon. Celle-ci le rendit fou d’amour pour Daphné, fille du dieu-fleuve Pénée, qui reçue à son tour une flèche de bronze, lui rendant insupportable toute idée se rapportant à l’amour. Apollon partit donc à la poursuite de sa bien-aimée qui, parcourant forêts et montagnes, comptait bien lui échapper.
Alors qu’elle était sur le point d’être prise, Daphné pria son père qui, devant sa détresse, la transforma en laurier – Daphné, du grec Dáphnê, signifie « laurier ». Pas résigné pour autant, Apollon décréta que désormais le laurier serait son arbre et consacra celui-ci aux triomphes, aux chants et aux poèmes.« Puisque tu ne peux être ma femme, tu seras, du moins, mon arbre ; laurier, tu pareras toujours ma chevelure, ma cithare, mon carquois » s’exclama-t-il.
Dans la Rome Antique
Les Romains conservèrent ce symbole pour honorer leurs généraux, leurs héros, leurs poètes et leurs sages. Plusieurs couronnes furent remises à tous ceux qui avaient accompli un acte notoire :
- La couronne murale ou tourellée : couronne d’or remise à celui qui franchissait le premier une muraille ennemie. Moins importante, la couronne vallaire récompensait celui qui escaladait une palissade –vallum.
- La couronne navale ou rostrale : d’or également, elle était offerte à celui qui s’élançait en premier à l’abordage d’un navire. Elle était ornée de rostres – éperons de bronzes placés à l’avant des navires destinés à enfoncer la proue des adversaires.
- La couronne civique : constituée de deux rameaux de chêne, elle revenait aux personnes ayant sauvé la vie d’un citoyen romain et tué son agresseur. Ces dernières jouissaient d’un grand prestige et étaient exonérées à vie de l’impôt.
- La couronne Obsidionale ou Graminale : faite d’herbe, elle distinguait celui qui avait sauvé une armée romaine placée dans une position désespérée ou une ville assiégée.
- La couronne triomphale : caractérisée par deux branches de lauriers, elle était remise aux généraux romains victorieux portés en Triomphe sur la Via sacra – Voie sacrée.
- La couronne rad