Par le communiqué suivant, la Société des études robespierristes condamne l’entreprise
de désinformation historique menée dans le cadre de l’émission « L’ombre d’un doute », diffusée le 7 mars dernier sur France 3 et titrée « Robespierre : bourreau de la
Vendée ? ».
Comme dans ses précédentes émissions, Franck Ferrand entend mettre en valeur des thèses « iconoclastes » qui contredisent une histoire officielle, élaborée par des universitaires supposés « corporatistes » et soucieux de perpétuer les vieux mythes du roman national républicain. Bien qu’inscrite dans une démarche quelque peu démagogique de critique du « politiquement correct », l’intention pourrait paraître louable si chaque partie était équitablement interrogée dans un débat conclusif, ce qui n’a pas été le cas ici.
Dès son titre l’émission ignore les réalités les mieux établies par le travail des historiens : jamais Robespierre n’a commandé la « destruction » de la Vendée. Il n’a d’ailleurs jamais pris spécifiquement position sur le sujet lors de ses interventions à la tribune de la Convention. Affirmer en outre qu’il dirigeait le Comité de Salut public est une pure contre-vérité, reprenant le vieux mythe thermidorien de « la dictature de Robespierre ». L’absolue nécessité de la répression de l’insurrection vendéenne était une évidence pour l’ensemble des députés de la Convention. Alors pourquoi laisser à Robespierre la seule responsabilité de toutes les violences de cette période ? Pour faciliter les comparaisons abusives avec les totalitarismes du XXe siècle ? Pour, à des fins idéologiques plus ou moins avouables, donner à la Révolution française son Hitler ou son Staline, quitte à travestir totalement la réalité ? Les téléspectateurs de France 3, férus d’histoire de France, méritent mieux que cela. L’action politique de Robespierre n’est pas une donnée historique acquise et fait l’objet de réévaluations constantes, qui ne sont pas hagiographiques. L’Institut d’Histoire de la Révolution fran