GRENOBLE — Jean-Pierre Chevènement, candidat MRC à la présidentielle, a estimé mercredi que la création de l'euro était une affaire "pas très catholique" et qu'il aurait mieux valu opter pour une monnaie commune.
"Cette monnaie unique a été construite sur des bases erronées, cette erreur est partagée entre la plupart des leaders de la droite et de la gauche", a jugé M. Chevènement au cours d'un déjeuner de presse à Grenoble.
"Si on avait choisi la monnaie commune, on ne serait pas dans la situation actuelle", a-t-il ajouté.
"Le citoyen n'est pas forcément capable de mesurer l'erreur qui a été commise. Mais il le sent, intuitivement. Il comprend qu'il y a de l'eau dans le gaz, il comprend qu'on est mal barrés et que cette affaire de monnaie unique, comme dirait feu monsieur Frêche, n'est pas très catholique", a-t-il ajouté.
L'ancien président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Georges Frêche (DVG), avait jugé en 2010 que Laurent Fabius, d'origine juive, avait une "tronche pas catholique".
M. Chevènement a par ailleurs critiqué la solution avancée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel pour sortir de la crise de l'euro.
"L'ordonnance est absurde parce que le diagnostic est faux", a-t-il affirmé.
"L'économie ne se résume pas au budget (...) On voit bien que ce n'est pas simplement une politique budgétaire qui peut rétablir l'équilibre parce que l'économie est un tout", a-t-il ajouté.
Le compromis franco-allemand prévoit essentiellement un renforcement de la discipline budgétaire, avec adoption d'une "règle d'or" dans tous les pays et des sanctions quasi-automatiques en cas de dépassement du seuil de déficit autorisé (3% du produit intérieur brut).
Concernant la polémique sur son logement parisien, M. Chevènement a indiqué avoir porté plainte contre la régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) pour avoir diffusé "un certain nombre de rumeurs malveillantes".