Qui était Samory, "le plus vieil ennemi de la France" ?
Samory Touré a été l’un des derniers empereurs noirs indépendants de l’Afrique de l’Ouest. Né vers 1835 sur le haut Niger, il arrive à développer entre 1880 et 1898 un empire africain allant du Fouta Djalon et du haut Niger à la haute Volta, c’est-à-dire un très vaste espace au sein de la boucle du Niger. Son expansion en fait alors l’un des concurrents des Toucouleurs et témoigne de l’existence de rivalités impériales africaines avant l’arrivée des Blancs. Samory est considéré comme le « plus vieil ennemi de la France » car les Français s’opposent à lui une première fois en 1882 au moment du début de la conquête du Soudan français et finissent par le capturer le 29 septembre 1898. Il est ainsi leur ennemi pendant près de vingt ans si l’on ne tient pas compte des différentes trêves.
Quel rôle jouait l'Islam dans cette affaire ?
L’islam a joué un rôle important dans la lutte contre le colonisateur blanc (Français et Anglais) car il a est utilisé comme un outil fédérateur contre l’occupant. El Hadj Omar (1797-1864) exploite pleinement son titre de hadji pour mobiliser ses talibés contre Faidherbe au Sénégal aux alentours de 1850 ; son fils Ahmadou (1833-1898) fait de même ainsi que Samory qui imite ses voisins toucouleurs à partir de 1884 en prenant le titre d’almamy (contraction d’Emir el-Moumenia ou Amir al-Mu’minin). Cependant, trop directif, ce dernier échoue à imposer véritablement l’islam à des populations majoritairement animistes.
Et l'esclavage ?
Au milieu du XIXe siècle, l’esclavage s’inscrit complètement dans un processus marchand intra- africain lequel a été certes pour partie alimenté par la traite des esclaves des siècles précédents, mais se poursuit ensuite dans le cadre des guerres impériales qui secouent la boucle du Niger. Au cours des guerres ou razzias, on se fournit en esclaves que l’on échange volontiers contre des armes quand on n’en fait pas des soldats (talibés toucouleurs ou sofas de Samory). Les colonisateurs se servent de la lutte
anti-esclavagiste comme d’un argument politique pour pénétrer les territoires et leur lutte contre l’esclavage – parfois plus affirm