Europe : le changement, c’est maintenant ?
François Hollande a promis une réorientation de l’Europe en menaçant de ne pas ratifier le pacte
budgétaire si rien n’est fait pour la croissance. Nul doute que quelque chose soit fait in fine, mais s’agira-t-il de quelques mots destinés à acheter le soutien de la France, ou de vraies
mesures ?
Ce qu’il faudrait faire
Un plan de relance de 500 milliards d’euros sur deux ans semble le minimum pour sortir l’Europe
de l’ornière, sans même parler du besoin de démonter la monnaie unique pour que chaque pays ait une monnaie adapté à son économie. Pour l’instant, Arnaud Montebourg continue à défendre les idées protectionnistes sur les
plateaux. En outre, la présence de plusieurs
opposants au traité constitutionnel européen peut faire espérer certains.
C’est ainsi que Coralie Delaume a signé deux papiers où elle explique pourquoi elle pense que François Hollande pourra réorienter l’Europe. Et il
faut dire que le contexte semble favorable à un assouplissement de l’austérité, entre une Grèce au bord de la rupture, des dirigeants européens plus attentifs à la croissance, et la défaite de
la CDU dimanche dernier dans l’Etat le plus peuplé d’Allemagne avec la victoire des socio-démocrates, plus ouverts à ces idées.
Cependant, il ne faut pas surestimer les chances d’un changement. Le SPD a conservé un
Etat qu’il dirigeait déjà, avec une équipe populaire et un adversaire CDU qui a fait des bourdes pendant la campagne. La gestion européenne d’Angela Merkel n’était pas en cause dimanche et
elle est appréciée outre-Rhin. Ensuite, c’est une chose de parler de croissance et d’avoir un agenda, c’en est une autre de mettre en place des mesures concrètes, fortes et
rapides.
Pourquoi je n’y crois pas
Tout
d’abord, le débat d’Arnaud Montebourg avec un journaliste du
FAZ démontre qu’il ne sera pas évident de faire bouger l’Allemagne. Comment demander à Berlin plus d’argent alors que le pays a donné une garantie de 200 milliards pour le MES et que le
pays a fait des efforts colossaux depuis plus de dix ans ? Cela est d’autant plus illusoire maintenant que la Grèce est à nouveau au bord du défaut et qu’une
partie de l’argent avancé au pays pourrait être perdu.
Mais c’est l’excellent Frédéric Lordon qui est le plus sévère avec les socialistes : « Intrat Lionel
Jospin, élu non seulement par la disgrâce de Chirac (Alain Juppé) mais aussi pour avoir tenu le discours susceptible de rencontrer les attentes populaires, à savoir : arrêt des
privatisations, notamment celle de France Télécom, et engagement solennel à ne valider le Traité d’Amsterdam qu’à satisfaction de trois conditions catégoriques. Comme on sait France Télécom
finira privatisée. Quant aux trois conditions sine qua non, il ne faudra pas quinze jours pour qu’elles soien
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