Justice : 17 ans pour juger une affaire de pédophilie
Dans cette affaire de viols sur mineurs, la première plainte a été déposée en 1994 et, pour l’heure, nul ne
sait à quelle date se tiendra le procès. Une inertie de la justice qui a entrainé une plainte des victimes contre l’Etat.
La Justice est parfois longue à rendre. Mais lorsque que la première plainte a été déposée il y a 17
ans, cela fait très, très long. Surtout pour une affaire de viols et agressions sexuelles sur mineurs. C’est en 1994 que démarre l’affaire de « l’Ecole en bateau », une association proposant des croisières éducatives et dirigée
par Léonid Kamentieff. Les faits se sont déroulés entre 1979 et 1999, on compte 11 plaignants au total. La 1ère plainte est déposée à Avesnes-sur-Helpe, lieu de résidence de la victime,
mais est renvoyée au tribunal de Fort-de-France, dernier domicile connu de Kamentieff.
Après un premier non-lieu, le dossier est relancé en 1999 par une autre plainte déposée à Bordeaux. Le
dossier est envoyé ensuite au parquet de Lille en 2000, siège de l’association incriminée, puis à Fort-de-France. Mais il faudra attendre 2001 pour que le parquet martiniquais ouvre une
information judiciaire. En 2006, dénonçant une inertie du juge de Fort-de-France, Me Eric Morain, l'avocat des victimes, dépose une requête
en suspicion légitimedevant la Cour de cassation. L’affaire déménage alors à Paris.
Le juge parisien clôt son enquête en mars 2010 mais il faudra attendre mai 2011 pour que le parquet
prenne ses réquisitions. A l’heure actuelle, la tenue du procès est soumise à une décision de la Cour de cassation saisie par Léonid Kamentieff qui conteste son renvoi devant les assises.
Pour l’heure, 17 ans après la première plainte, la date du procès n’est oujours pas connue.
DÉNI DE JUSTICE
Cette lenteur a poussé Me Morain avec les 11 parties civiles à poursuivre l’Etat pour « déni de justice ». C'est le « fonctionnement défectueux » de l'ensemble de
l'appareil judiciaire qui est ainsi visé et non les erreurs individuelles de quelques magistrats. L’audience s’est tenue mercredi devant la 1ère chambre civile du Tribunal de Paris. Me
Morain réclame 55 000 euros pour chacun de ses clients.
C’est l’instruction menée à Fort-de-France qui est la première cible de l’avocat. « Les faits se
sont déroulés dans les eaux internationales, le tribunal de Paris était compétent », affirme Me Morain. La loi dit en effet que les crimes concernant des Français qu’ils soient auteurs
ou victimes sont punissables par les lois françaises quel que soit le lieu où ils ont été commis, le tribunal de Paris peut alors récu
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