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Cercle Jean Moulin ®

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Co-Président d'Honneur Daniel Cordier, Secrétaire Particulier de Jean Moulin, Hubert Faure, membre des 177 du Commando Kieffer, membre d'Honneur Suzanne Escoffier, petite cousine et filleule de Jean Moulin Association Mémorielle Patriotique et Républicaine. cercle.jean.moulin71@sfr.fr 07 81 34 85 48


Sur le ring d'Auschwitz

Publié par cercle Jean Moulin sur 2 Février 2013, 16:27pm

Catégories : #Mémoire de La Résistance et de la Déportation

Si l'expression «se battre pour survivre» trouve un sens, c'est bien dans le destin du boxeur juif Hertzko Haft, mis en scène par l'Allemand Reinhard Kleist, une des étoiles montantes de la BD, un art actuellement à l'honneur grâce à la 40ème édition du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême qui se tient jusqu'au 3 février.

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Cadet d'une famille juive de huit enfants, Hertzko Haft (1925-2007) n'a pas 16 ans lorsqu'il est déporté dans l'enfer concentrationnaire nazi. Contraint de travailler depuis son enfance, Haft, orphelin de père, est déjà un solide gaillard. Son physique va l'aider à endurer de terribles conditions d'existence, et bien plus encore : après Auschwitz, il échoue dans le camp annexe de Jaworzno, où un SS décide d'en faire... un boxeur.   

Pour distraire les gardiens du camp, des matchs ont lieu chaque dimanche derrière les barbelés du quartier des officiers. Contre des amateurs ou des boxeurs déportés, des hommes encore affûtés ou de quasi-morts-vivants, sans aucune considération de poids et de catégorie, Hertzko doit vaincre, encore et toujours, au risque de mécontenter les gardiens qui parient gros. Dans les camps de la mort, le «noble art» mérite encore moins son appellation : sous les cris de nazis jamais rassasiés de violence, l'affrontement se fait jusqu'au KO, sinon jusqu'à la mort. Les gains du vainqueur ? Un sursis d'existence, doublé d'un dérisoire supplément de ration, censé récompenser et compenser la débauche d'énergie des combats. 

Idéalisé par le IIIe Reich dont la propagande vante ses vertus physiques et morales, le sport, particulièrement la boxe, constitue un paradoxe dans l'univers concentrationnaire nazi : à travers de morbides compétitions, l'esprit qui anime ces corps décharnés trouve parfois la force de tenir. Mais tenir induit des effets pervers, car à cette fin il devient vital de terrasser son semblable, pour le plus grand plaisir d'un ennemi mortel. Ici, le sport n'est plus qu'un instrument de domination et de torture. Depuis le XXe siècle, la boxe représente souvent, pour ses professionnels les plus acharnés, un moyen de s'extraire d'une misérable condition. En un sens, la vie de Haft confirme ce constat de façon paroxystique : la rage qu'il éprouve face au sort réservé à des millions d'êtres humains va se transformer en volonté extrême, afin de rester debout et de ne jamais s'effondrer, sur le ring comme ailleurs. 

Affecté aux crématoires, au tri des effets volés aux déportés ou au fond d'une mine, Hertzko Haft vit l'horreur 
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