"LE ROBESPIERRISTE".
Ce journal, daté suivant le calendrier républicain, avait pour acrostiche deux devises : "Res, non verba", et "Agis comme tu penses". Justifiant le nom de son Journal, son auteur précisait que celui-ci "voue un culte à Robespierre, le grand calomnié, l’homme le plus doux, le meilleur et le plus vertueux qui ai jamais existé, l’ami des faibles, le défenseur des opprimés, l’ennemi des puissants, le martyr sublime, le plus grand législateur des temps modernes et de tous les temps".
Prévu pour être bimensuel, ce journal fut éphémère, et disparut dès le deuxième numéro (paru le 15 floréal an 91 - 4 mai 1883).
Son rédacteur, J. A. Mancel, n’était pas un inconnu. Petit-fils du général Gay de Vernon, il avait été, en 1848, directeur général de la Sécurité commerciale et membre de la Société de la République Centrale. Journaliste durant de nombreuses années (note 1), il était aussi un vieux militant de la cause jacobine. Il fut aussi candidat malheureux à Paris aux élections législatives de mai 1869, durant lesquelles ses affiches jaunes se distinguaient par leur violence contre le gouvernement impérial. (note 2).
Le 10 septembre 1870, il avait publié le premier numéro d’un nouveau journal : "La Revendication, journal des amis de la Constitution de 1793". Ce numéro est consacré presque en entier à la reproduction du procès-verbal de la fête de l’inauguration de la République française du 10 août 1793, imprimé par ordre de la Convention nationale. Mancel, en démocrate, y rappelait que « Le plébiscite est la pierre de touche de la société », ajoutant que le plébiscite n’était bon, réel et valable qu’autant qu’il reconnaissait la République et les Droits de l’homme, qui sont au-dessus du suffrage univers