Le drapeau : signe fort ou aveu de faiblesse ?

Au lycée Charles-de-Gaulle à Dijon, plusieurs drapeaux, dont le national et l’européen, sont présents toute l’année sous la rotonde. Photo Philippe Bruchot

Les députés ont voté le projet de loi sur la refondation de l’école. Dans les orientations : un apprentissage des hymnes et le drapeau tricolore sur les façades des établissements. Réactions d’universitaires.

La question de la place des symboles nationaux dans les établissements scolaires a fait l’objet de nombreux débats ces derniers mois mais un pas a été exécuté mardi 19 mars : la loi d’orientation sur l’école comportant la généralisation de ces emblèmes a été votée par l’Assemblée nationale. En attendant l’examen de ce texte par le Sénat, que le drapeau tricolore soit apposé sur toutes les façades et que les hymnes européen et français soient enseignés, nous avons interrogé deux universitaires bourguignons spécialistes de l’histoire moderne et contemporaine. Leurs réactions.

Jérôme Loiseau, maître de conférence en histoire moderne à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté. « Cette décision me paraît logique mais la généralisation du principe, qui n’est pas une nouveauté, est pour moi le signe d’un déficit d’identité, inquiétant. Pourquoi vouloir afficher ce que nous sommes si nous le sommes déjà ! ? Apposer le drapeau tricolore sur chaque façade d’école et enseigner la Marseillaise illustrent une sorte de tournant patriotique. Or, nous ne manifestons notre identité, historiquement, que dans deux cas : lorsqu’on cherche à la construire – et cela a été tout le travail de la III ^e République – ou quand on cherche à la défendre. Et nous nous défendons en situation de crise… Je perçois cela comme une sorte de raid