En écoutant ce matin Daniel Cordier dans la matinale de France Culture, je n'ai pu m'empêcher de penser à cette fragilité de "l'histoire du temps présent" qui a été justement pointée par Lucien Febvre et Marc Bloch.
En effet, celui qui fût le secrétaire et l'ami de Jean Moulin (à qui il a consacré des milliers de pages*) va publier un ouvrage intitulé "De l'Histoire à l'histoire"** où il narre sa prise de conscience aux "Dossiers de l'écran" en 1977, sur la problématique de la Résistance par rapport à "la France libre" du général de Gaulle. Autrement dit, le conflit aigu qui a opposé en 1943, Jean Moulin et les trois chefs des mouvements de résistance, Henri Frenay, Emmanuel d'Astier de la Vigerie et Jean-Pierre Lévy.
Etant né en 1920, Daniel Cordier se trouve être l'un des derniers témoins de cette époque. Comme il est sympathique, personne ne peut mettre en doute sa bonne foi et sa sincérité (surtout lorsqu'il avoue avec des sanglots dans la voix son antisémitisme de jeunesse). Mais il prétend aussi faire oeuvre d'historien, avec sa maniaquerie de la chronologie des archives, en tranchant de manière subjective dans le grand débat sur le financement des groupes de Résistance et de l'Armée secrète.
Malgré la caution de Jean-Pierre Azéma, il n'est toujours pas évident aujourd'hui, de
http://blogs.mediapart.fr/blog/vingtras/080513/lambiguite-de-daniel-cordier