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Jean Moulin est né le 20 juin 1899 à Béziers (Hérault), petit dernier d’une famille de trois enfants : l’aîné Joseph et Laure sa grande sœur.
- AU CŒUR D’UN MILIEU FAMILIAL ET ÉDUCATIF PARTICULIER.
Sa mère, Blanche, fille de paysans aisés, femme au foyer, avait de l’éducation. Elle savait conduire sa
maison avec économie, soucieuse d’élever ses enfants dans la religion catholique.
Son père, Antonin Moulin (1857-1938) est un « hussard de la République », professeur d’histoire au
collège de Béziers, conseiller municipal, puis conseiller général de l’Hérault.
Dans cette famille de petite bourgeoisie enseignante qui vit du traitement du père, les études sont
valorisées. On a le culte du diplôme. Le père met de grands espoirs dans ses enfants sur le
plan universitaire.
Outre les études, les valeurs du foyer tournent autour de trois notions : l’économie, l’obéissance, la
réserve ou retenue, c’est-à-dire la bonne éducation.
Ces valeurs domestiques se développent dans une atmosphère de ferveur
républicaine.
La personnalité du père, Antonin Moulin, est très importante. C’est un ardent républicain, homme de
devoir et de principes, radical socialiste, très attaché à la Troisième république qui s’affirme à peine dans les années 1880, par les grandes lois de liberté et d’enseignement primaire
gratuit, laïc et obligatoire.
Les combats politiques du père de Jean sont de trois ordres :
— contre les monarchistes et les cléricaux, pour la laïcité,
— contre les socialistes marxistes, collectivistes, car il est pour la propriété
privée,
— contre l’intolérance, l’antisémitisme, les extrémistes de tous bords, (il fut pour la défense de
Dreyfus).
Il n’est pas sectaire, faisant, selon la volonté de sa femme Blanche, élever ses enfants dans la
religion catholique.
La personnalité du jeune Moulin évolue dans ce contexte familial et dans celui de la guerre de
1914-1918.
Jean est un gamin frêle, très nerveux, affublé d'un terrible tic à la mâchoire inférieure qu'il ne
corrigera que vers treize ans. Il aime jouer avec son cerceau, sa toupie. Il s'échappe, se crée un
monde avec son château fort et ses soldats, et rêve dans la belle nature provençale de la maison familiale de Saint Andiol pendant les vacances. Mais surtout il est passionné de dessin dès
l'âge de cinq ans.
En 1907, la mort de Joseph, à dix-neuf ans, est une forte secousse dans la
famille.
Le poids du père et de ses combats se font alors plus contraignants sur Jean, son seul
fils.
Ces chocs provoquent une détérioration de son travail, de ses résultats scolaires, et de sa
conduite.
Le père mécontent le reprend en main
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