Ils ont laissé une journée leurs études pour venir témoigner auprès des 240 élèves de notre lycée de ce que leur a transmis Monsieur JUILLARD, et ont honoré sa mémoire l'après
midi à ses funérailles avec une délégation des élèves actuellement au lycée. De grands instants de gratitude et d'émotion. Ils n'oublieront pas son message, comme le montre la poësie ci-dessous, tout comme leurs enseignantes qui continueront à le transmettre.
Lettre ouverte à M. Raymond Juillard, Résistant
et Ancien Déporté, témoin des horreurs du nazisme, humaniste.
Nous sommes attristés par votre décès. Nous ne vous oublierons pas. Vous avez rencontré plusieurs générations de lycéens du Lycée Agricole Lucie Aubrac, des rencontres poignantes et inoubliables, gravées en nous à tout jamais. Vous vouliez témoigner, témoigner toujours et encore, pour que l'infâme n'arrive plus, pour que les générations suivantes prennent le relais du devoir de mémoire.
Dire l'indicible et la tolérance
Nous avons lu et étudié votre livre La caisse de grenades qui témoigne de votre terrible expérience des camps de concentration. Vous nous avez transmis l'indicible, mais aussi, paradoxalement, le goût de la vie, la curiosité de l'autre, le courage de dire "non" quand les valeurs républicaines sont en danger. Jusqu'au bout, vous avez parcouru le monde toujours en quête de la beauté aussi bien des âmes que de la nature, préoccupé notamment par les dégats causés sur la nature par la folie de l'homme, en vrai humaniste de votre temps.
Votre message de tolérance envers les peuples était sans relâche. Malgré vos souffrances traversées derrière les barbelés, vous n'aviez aucune aigreur, aucune haine. Et grâce à vous, nous savons où mènent l'intolérance, l'indifférence et le racisme : à Buchenwald...
C'est aussi la solidarité dans les camps que vous mettiez au coeur de votre témoignage : comme partager la soupe, donner une cuillère chacun afin de faire une gamelle pour sauver un camarade. Témoigner de l' importance de l'entraide dans les pires moments était pour vous l'occasion de dire que sans la solidarité, vous n'auriez pas pu survivre et le nazisme aurait gagné.
Nous n'oublierons pas votre modestie, vos paroles humbles. Nous retiendrons votre leçon d'optimisme, sur les pas de Lucie Aubrac, votre générosité, votre gentillesse, votre ouverture aux jeunes...Vous ne vouliez jamais passer pour un héros, ce que vous êtes pourtant à nos yeux, insistant sur la chance qui vous avait permis de survivre, rappelant, l'anecdote incroyable d'avoir été sauvé par un médecin écossais qui vous choisit en vous mettant une croix sur le front parmi de nombreux autres tuberculeux.
Prendre le relais de la transmission
Pour vous, les survivants de l'enfer concentrationnaire avaient le devoir de mémoire pou