Résumés
À partir des écrits laissés par des administrations locales, cette étude interroge certaines notions anciennes (« bon gouvernement » de la cité, « bon magistrat ») afin d’appréhender les discours d’auto-représentation d’autorités révolutionnaires qui, dans leur quête de légitimité, cherchent à désarmer les oppositions. La représentation de l’administrateur dévoué dévoile les antagonismes et contradictions à l’œuvre parmi les révolutionnaires sur la place à accorder au peuple, dans une France bouleversée par les sacrifices nécessaires à l’effort de guerre. En l’an II, l’exaltation du « bon magistrat » répond à un idéal de République fondée sur des relations d’interdépendance entre les citoyens, à partir du don de soi, engagement patriotique et fraternel, afin de réaliser une démocratie où seraient respectées la Liberté et l’Égalité.