Chères amies,
Chers amis,
La transmission est une priorité de notre mission. La Fondation développe ainsi une activité intense avec l’Éducation nationale en matière de pédagogie, dont témoigne l’ouvrage remarquable coordonné par Tristan Lecoq, Enseigner de Gaulle (éditions Canopé). Aujourd’hui, c’est le collège de Surgères qui est à l’honneur, avec son spectacle, De Gaulle, l’Appel de la liberté, parrainé par la Fondation, distingué par le prix de l’Association nationale des Membres de l’Ordre national du Mérite, et une mention du Concours national de la Résistance et de la Déportation.
***
La relation avec la Russie, « qui a fait de l’Internationale une vieille chanson », dixit Malraux, est au cœur de la géopolitique gaullienne. Devant le délitement de la diplomatie française à la remorque de la « gouvernante anglaise » dans les années 30, De Gaulle sait qu’un lien privilégié mais vigilant est inéluctable avec l’Empire de l’Est. C’est ce qu’il écrit dans sa correspondance privée au moment des accords de Munich en septembre 1938. La France Libre entretient des rapports diplomatiques précoces avec l’Union soviétique. Après s’être rendu aux États-Unis en juillet 1944 pour une visite à Roosevelt, le général de Gaulle se lance dans un périple incroyable, par Le Caire et Téhéran, pour rencontrer Staline à Moscou en décembre 1944.
En juin 1966, son voyage de dix jours est placé sous le signe de la « détente, l’entente et la coopération », près de dix ans avant les accords d’Helsinki, et dans un tout autre contexte, comme nous le rappelle le Profseur Maurice Vaïsse, dans une contribution majeure. De nombreux documents audiovisuels nous permettent de revivre ce moment important de la diplomatie gaullienne.
Est-il besoin de rappeler que De Gaulle ne fut jamais un agent d’influence soviétique, ni un « idiot utile » aveuglé par je ne sais quel antiaméricanisme viscéral ? Je me permets de le rappeler, car on lit encore cette fable chez certains auteurs d’un antigaullisme génétiquement obsessionnel, reprise parfois dans des magazines à grande diffusion. Il suffisait à De Gaulle d’être français, et de défendre les intérêts de la France dans une approche pragmatique, sublimée par son coup d’œil géopolitique, dont le seul but était de défendre la paix.
***
Notre siège du 5, rue de Solférino fait l’objet de travaux de modernisation. C’est l’occasion de revenir sur l’installation du RPF à cette adresse prestigieuse, grâce aux témoignages et aux contributions de Pierre Lefranc, Bernard Lachaise, Sonia Eloy et Jacques Milloux.
Jean-Marie Dedeyan rend hommage au grand Ambassadeur de France que fut Jean Guéguinou, qui vient de nous quitter. Au-delà des fonctions qu’il a servies avec talent, l’homme a laissé une empreinte durable à tous ceux qui l’ont croisé.
Notre ami Philippe Le Guillou construit une œuvre littéraire considérable, bien plus ample et variée que ses seules évocations gaulliennes qui nous émeuvent et nous enchantent. On se souvient de ses Stèles à de Gaulle, petit bijou qu’il faut toujours avoir à portée de main. Jean-Yves Perrot nous fait lire avec un enthousiasme communicatif son dernier opus, Le mystère Richelieu.
Notre amie Guillemette de Sairigné vient de publier un formidable Pechkoff, le manchot magnifique, que je vous recommande comme une belle lecture d’été. Elle nous en entretient avec talent et passion.
Bonnes lectures !