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Cercle Jean Moulin ®

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Co-Président d'Honneur Daniel Cordier, Secrétaire Particulier de Jean Moulin, Hubert Faure, membre des 177 du Commando Kieffer, membre d'Honneur Suzanne Escoffier, petite cousine et filleule de Jean Moulin Association Mémorielle Patriotique et Républicaine. cercle.jean.moulin71@sfr.fr 07 81 34 85 48


Il y a 75 ans, Jean Moulin succombait à ses blessures en gare de Metz (Musée Jean Moulin de Saint-Andiol - "Souvenir de mon pays")

Publié par via le Cercle Jean Moulin sur 8 Juillet 2018, 20:56pm

Catégories : #Jean Moulin

Il y a 75 ans, Jean Moulin succombait à ses blessures en gare de Metz, dans un train qui devait le conduire à Berlin, au QG de la Gestapo. Trahi, torturé, l'unificateur de la Résistance n'avait pas parlé. Ni Klaus Barbie, le "boucher de Lyon", ni les gestapistes de Paris n'ont pu lui arracher un mot. Mais ils ont vu l'homme qu'il était.


Lors d’une séance de torture, Barbie tend à Jean Moulin de quoi écrire, afin qu’il couche des renseignements sur le papier. Moulin prend le crayon et se met à griffonner. Barbie se dit qu’enfin, ses «talents» d’interrogateur ont eu raison de la détermination de "Max". Mais lorsque sa victime lui tend la feuille qu’il a noircie, le nazi se fige : ce n’est plus le résistant qu’il a en face de lui, mais "Romanin", un autre Jean Moulin dont il ignore tout : alors que le souffle lui manque, que tous ses organes l’irradient de douleur, Romanin, l’artiste, a croqué son ennemi, qui se reconnaît dans une caricature où la rage et la dignité le disputent au talent et à l’humour. Des heures durant face à l’Obersturmführer Barbie, il n’a pas perdu de vue que le fanatisme qu’exprimaient les traits du nazi justifiaient une féroce caricature. 


Ce seul geste résume tout Moulin : au seuil de son existence, il répond à la barbarie par l’art, avec une fulgurance inouïe. Hélas, le dessin fut perdu. on imaginait mal le «bourreau de Lyon» conserver cette trace d’humanisme avec le respect qu’elle méritait.


Seul résistant célébré avec autant de ferveur, honoré par les milliers de rues, places, boulevards, écoles, collèges, lycées et université, Jean Moulin est une icône. La marque de son martyr, mais aussi celle de l’humaniste qu’il fut, subsiste dans notre quotidien bien au-delà de la toponymie des villes et des villages français. Outre un travail difficile d'unification des combattants clandestins qui contribua grandement à faire reconnaître aux Alliés le poids de la Résistance intérieure – et donc à inscrire la France salie par la collaboration d’État dans le camp des vainqueurs, le legs majeur de Moulin réside sans doute dans l’aboutissement qu’est le programme du Conseil national de la Résistance, rendu possible par la création de cette instance qu’il a portée contre vents et marées.


Cet homme qui aimait tant la vie et ses plaisirs a posé les bases de la reconstruction d’un système politique et social qui devait améliorer l’existence des Français. Plus que des gerbes au pied des monuments élevés en sa mémoire, la défense de cet héritage aujourd'hui en péril et la connaissance de l’être qu’il fut demeurent les seuls hommages dignes de lui.
Drôle, rigoureux, artiste, héroïque, passionné, libre, intelligent, fidèle à ses idées, Jean Moulin fut tout cela, et bien plus encore.


C'est ce que nous avons voulu montrer dans le Musée Jean Moulin de Saint-Andiol - "Souvenir de mon pays".

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