74e D-Day. Entre Bayeux et Courseulles, les reconstitueurs font revivre, pour la première fois, le bivouac de Bernard Montgomery, commandant des forces terrestres du Débarquement.
Reportage
« Il ne faut pas oublier l’Histoire », invite Jean-Louis, originaire d’Annoeullin (59). Le Nordiste photographie un side-car allemand entre deux motocyclettes US. « Des gens ont donné leur vie pour notre liberté. Ce type de rassemblement contribue à rappeler leur sacrifice. »
En cet après-midi du samedi 2 juin 2018, le camp de Creullet, sur les terres du général Montgomery, surnommé « Monty », commandant des forces terrestres du Débarquement, vit ses premières heures. Le public commence à affluer au bivouac dont l’organisation s’efforce de reproduire, jusque dans les moindres détails, le quotidien des soldats au lendemain du Jour J.
Hôpital de campagne, popote et PC radio côtoient un imposant déploiement d’engins authentiques. L’atmosphère est bon enfant. « On veut faire découvrir aux gens les véhicules historiques sur le terrain plutôt que dans un musée, raconte Sébastien Fiévet, membre de l’association manchoise de reconstitution Un été 1944 Normandie.Nous sommes dans la passion, le plaisir et dans le respect du devoir de mémoire. » Tours en Jeep ou en command-car rythment le site.
Ligne directe avec Churchill
Parmi les visiteurs évoluent trois générations d’une famille particulière. Les propriétaires du château de Creullet, où séjourna Montgomery du 8 au 23 juin 1944, parcourent, avec une émotion certaine, le campement. L’illustre demeure a toujours cultivé le repli à la médiatisation. L’autorisation exceptionnelle accordée aux reconstitueurs constitue un signal fort. « Nous approuvons la démarche, confie Augustin de Canchy. C’est même une orientation qu’on a envie de suivre pour le 75e anniversaire du Débarquement. »
Subitement, une nouvelle agite le camp. « Le char Sherman qu’on attendait arrive »,glisse Pascal Audegond