Laurent Pinsolle : Quand Sapir et le FMI se rejoignent pour critiquer le gouvernement
Il n’est pas fréquent que Jacques Sapir et le FMI soient d’accord. Mais quand ils le sont
pour dénoncer la politique menée par le gouvernement socialiste, cela confirme clairement qu’il pratique bien « la méthode Coué » pour sa politique économique, décidemment calamiteuse.
Croissance en berne
Cela fait des mois que Jacques Sapir critique les hypothèses de croissance prises par le gouvernement et qu’il avertit qu’il sera impossible de tenir tant les objectifs
de croissance (0.8%) que les objectifs de déficit (3% du PIB), à moins de mettre en place des plans d’austérité qui nous plongeraient dans la dépression. De manière étonnante, le FMI
vient d’apporter de l’eau à son moulin et recommande au gouvernement de revoir à la baisse ses ambitions de baisse des déficits.
Et il faut dire que ce double objectif semble très improbable. En effet, il semble totalement
illusoire de prévoir une accélération de la croissance en 2013. Tout va pousser, au contraire, à un ralentissement de l’activité : la plupart de nos voisins seront en
récession, la hausse du
chômage pénalise la consommation, l’immobilier s’effondre depuis quelques mois (les mises en chantier baissent de plus de 20%) et
l’ajustement budgétaire de 30 milliards va, lui aussi, largement peser sur la croissance.
Bref, éviter la récession serait déjà une belle réussite, même si on peut espérer du mieux dans
la croissance aux Etats-Unis (du fait de
l’immobilier, si les républicains et les démocrates s’entendent pour repousser le plafond de la dette) et en Chine (où les signes de reprise économique se multiplient). Le problème est que
la France ne profitera pas de cette reprise du fait de l’euro cher et du niveau du coût du travail qui condamne la plupart des implantations industrielles dans
l’hexagone.
Faut-il respecter les 3% de déficit ?
Jacques Sapir pronostique depuis longtemps que le gouvernement ne tiendra pas ses objectifs de déficits
budgétaires et pronostique plutôt un niveau de 3,8% pour l’an prochain. Le FMI évoque 3,5% du PIB du fait d’un niveau plus faible de croissance. Le FMI
vient tout juste de recommander au gouvernement français de renégocier ses objectifs de réduction des déficits pour une trajectoire moins rapide et éviter un nouveau plan d’austérité.
Même la commission semble ouverte à une telle idée.
Même le gouvernement conservateur de David Cameron vient d’annoncer qu’il repousse ses objectifs de réduction
des déficits, refusant de nouvelles coupes dans les budgets. Du coup, le discours des faucons socialistes (M
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article