Certes, dira-t-on, le spectacle n’empêche pas les promesses. Mais lorsqu’une présidentielle ne promet rien d’autre que de la technique pour gagner une place et résoudre une crise, peut-on
légitimement espérer un renouveau ? Nombres de questions essentielles sont pourtant passées sous silence dans les débats, et notamment la question du joug des institutions européennes sur le
service public, les droits sociaux, la laïcité et la souveraineté française. De même, il est fait peu de cas de la géopolitique internationale et d’analyses critiques sur le néolibéralisme. Dès
lors, dans cet état provisoire des choses, les sondages remplacent le contrat social. Les présidentielles favorisent la montée de processus d’anti-Lumières. D’un autre côté, les meetings évitent
aux responsables de la trahison du 29 mai 2005 de se remettre en cause. La campagne présidentielle a pour seul pouls des estimations (« François Hollande l’emporterait toujours largement face à
Nicolas Sarkozy » (sondage IPSOS pour Le Monde-Radio France-France Televisions, 10 avril 2012). Elle se transforme alors en un bal de fanfarons et l’abstentionnisme refait, à son tour, son
apparition. L’actuel locataire de l’Élysée n’est pas peu responsable de ce climat délétère, asphyxiant et obscurantiste qui symbolise une régression dans les pratiques politiques (lire l’article
de Christian Berthier) autant que judiciaire
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