Marianne : Vous vous êtes prononcé en faveur de l’intervention française au Mali,
tout en exprimant certaines réserves. Quels sont les erreurs à ne pas commettre dans le cadre de cette mission ?
Jean Glavany* : Sur le fond, j’approuve une intervention qui repose sur trois critères qui sont fondamentaux en termes de droit international : l’appel au secours d’un chef d’état d’un pays avec lequel nous avons des accords de coopération et de défense, le soutien et l’accord de la CEDEAO et la résolution de l’ONU qui soutient cette intervention. Tout cela définit un cadre juridique qui fait que nous sommes dans une logique d’arbitrage international et pas dans une démarche individuelle. Cela dit, il faut bien identifier les erreurs à ne pas commettre. La première était de ne pas se fixer de délais d’interventions et elle n’a pas était commise. Les deux autres sont très importantes. Il ne faudrait pas comme l’avait fait George W. Bush que la France mène la croisade du bien contre le mal. Quand le président Hollande dit « nous sommes en guerre contre le terrorisme ». Certes, c’est un acte de guerre mais nous ne pouvons pas être la pointe de diamant dans ce combat d’un occident contre l’islam intégriste. Il y a une dimension collective, multinationale, multilatérale. En l’espèce c’est un pays qui s’est porté au secours d’un pays ami contre des bandes armées qui menaçaient son intégrité. Le troisième risque, c’est l’erreur « Chirac-Sarkozy » en Afghanistan que je ne voudrais pas voir reproduite. C’est à dire que l’on va sur un terrain sur la base d’une mission plus ou moins définie pour s’apercevoir 10 ans plus tard que les mis