Il y a quelques jours maintenant, une enquête du cabinet Proxinvest sur les salaires des
dirigeants du CAC40 est parue. Que nous apprend-elle ? Tout simplement que la rémunération de ces grands patrons a cru, en moyenne, de 34 % en 2010. Pour avoir un ordre d'idée, Jean-Paul Agon
(L'Oréal) a touché 10,7 millions d'euros, Carlos Ghosn (Renault) 9,7 millions d'euros et Franck Riboud (Danone) 7,7 millions d'euros.
Cela étant, où est le problème me direz-vous ? Certes il n'est pas anormal de gagner beaucoup d'argent, en particulier en cas de grosses responsabilités. De plus, ces rémunérations n'ont pas été volées puisqu'elles ont été validées par un conseil d'administration. Malgré tout, je crois que cette étude pose au moins trois questions.
La première concerne le niveau même des rémunérations. En effet, j'ai beaucoup de mal à comprendre ce qui justifie de tels émoluments. D'importantes responsabilités ? D'accord. Un gros volume de travail ? Certainement. Mais tout de même, on parle là de plusieurs millions d'euros par an. A titre de comparaison, le SMIC annuel brut est de seulement 16 780 euros.
La seconde a trait aux stratégies menées par ces dirigeants ainsi qu'aux performances de leurs entreprises respectives. Il apparaît clairement que les multinationales françaises ont sciemment opté pour une politique de délocalisations dans une logique de réduction massive des coûts, notamment salariaux. En somme, ces personnes, qui sont en fait des mercenaires de type "cost killer", sont grassement rémunérées dans un seul et unique but : satisfaire l'avidité des actionnaires. L'emploi et la cohésion sociale font alors pâles figures face à la rentabilité et le profit.
La troisième est relative à l'équité et la justice sociale. Car au-delà de leur exorbitante rémunération, il ne faut pas oublier que ces grands patrons ne payent que peu d'impôts, en raison du jeu des différentes niches ou pire grâce à l
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