1. Emmanuel Todd défend l'hypothèse d'un mitterrandisme à l'envers: François Hollande exécute son programme en deux temps. Une politique d'abord conventionnelle en début de quinquennat - rendue nécessaire par les circonstances et possible par l'absence de promesses démesurée - avant un tournant radical - contraint ou volontaire.
« Je m'en tiens à ce parallèle inversé: nous sommes encore dans la phase conformiste de l'hollandisme. Et je discerne quand même déjà des aspects positifs, dont certains constituent l'amorce d'une révolution morale et sociale. La politique de rigueur n'affiche plus comme priorité la destruction de l'enseignement, de la santé et des services sociaux. Elle part du principe d'une taxation supplémentaire des plus fortunés.»
2. Emmanuel Todd flingue en quelques phrases la Fabrique de l'Opinion : « La déception actuelle des médias nous permet, en fait, de mesure la contribution des médias aux cinq ans de folie sarkozyenne. la presse adorait l'agité de l'agité de l'Elysée qui lui offrait un évènement bidon par jour.» Fichtre ! J'aurais pu écrire cette phrase ! D'ailleurs, je l'ai écrite.
3. La relance est absurde aujourd'hui. « On ne peut plus faire de relance dans un économie ouverte. » Rappelons que Todd défend la sortie de l'euro (qu'il juge inévitable). Et il est cinglant:« l'émergence de Paul Krugman et de Joseph Stiglitz en grands prêtres de la relance budgétaire, en penseurs cultes de la gauche française, est pathétique.»
4. L'endettement public profite aux riches. Car, précise-t-il, « toute relance serait nécessairement financée par l'emprunt. Mais la relance par l'emprunt, c'est la politique qu'attendent les riches et les banques». Voici une position rarement expliquée aussi clairement à gauche. « Le monde entier (...) est rempli de nantis qui ne savent plus quoi faire de leur pognon et qui rêvent de prêter aux Etats. » Et d'ajouter: « Avec Hollande, l'Etat ne supplie plus les riches de bien vouloir leur prêter de l'argent. Il réaffirme son droit à reprendre aux riches le trop d'argent qu'ils ont accumulé en tondant la société.»
In fine, Emmanuel Todd est persuadé que l'euro va ou doit disparaître. Qu'il est devenu l'instrument d'une domination allemande en Europe.
5. Todd développe une autre idée: la mondialisation commerciale est moins l'affaire d'une concurrence mondiale que de guerres économiques régionales:
« La glo