On s’interroge beaucoup sur la méthode Hollande, afin de savoir s’il apparente un peu, beaucoup,
ou à la folie, à François Mitterrand, ce Machiavel à la française, prince de l’énigme et du compromis bancal. Mais on est surtout en droit de se demander si, en réalité, François Hollande
n’a pas été contaminé par le syndrome Jospin, cette maladie qui rend l’Etat impuissant.
Un soir de septembre 1999, Lionel Jospin, alors Premier ministre, lança à la télévision sa
célèbre phrase, en réaction au plan de licenciements annoncé par le groupe Michelin : « Je ne crois pas qu’il faut tout attendre de l’Etat ou du
gouvernement ». Ce soir-là, tout le monde comprit qu’en réalité, aux yeux de l’austère qui n’a jamais fait marrer personne, il ne fallait rien attendre de l’Etat. La
sanction politique de cette démission annoncée vint quelques années plus tard, quand Lionel Jospin fut renvoyé vers les plages de l’île de Ré plus tôt que
prévu.
Dans l’affaire Mittal, François Hollande a été victime du même virus. Il est demeuré pétrifié
face à un patron voyou, Lakshmi Mittal, au risque de préparer des lendemains électoraux qui déchantent pour la gauche et qui enchantent
l’extrême-droite.
Quoi qu’en ait dit Jean-Marc Ayrault, le groupe Mittal ne changera rien à son plan initial. Il entend toujours fermer les hauts-fourneaux de Florange, sans investir le moindre centime, avec les suppressions d’emplois à la clé, en évitant officiellement un plan social. Les sous-traitants locaux seront frappés en chaîne. L’alternative à la (non)solution Mittal n’a jamais été prise en compte. Le duo Hollande/Ayrault a lai