Jean Dominique Merchet : Rétroviseur 2012 (1) : un nouveau chef des armées prend les rênes

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Premier volet du bilan de l'année en matière de défense.

Pour la défense, comme pour l'ensemble des Français, l'année 2012 aura d'abord été marquée par l'élection d'un nouveau président de la République. Or, sous la Vème République, celui-ci estvéritablement le chef des Armées. Sa personnalité, ses choix sont déterminants. 
Force est de reconnaître, en dehors de tout esprit partisan, que François Hollande a fait un sans faute : il a su trouver les mots pour s'adresser aux militaires, que ce soit, par exemple, dans la cour d'honneur des Invalides à l'occasion d'obsèques de soldats tués en Afghanistan ou à bord du SNLE Le Terrible. Son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, avait eu beaucoup plus de difficultés au début de son mandat. Certes, François Hollande n'a pas été très actif en matière de défense et il a lancé des travaux (Livre blanc et loi de programmation) qui aboutiront en 2013. Comme il l'avait promis (59ème engagement) durant sa campagne, il a retiré les troupes d'Afghanistan, au prix de quelques accommodements avec le vocabulaire et la réalité... puisqu'ils restent près de 1500 hommes là-bas, officiellement non-combattants. 

S'il est, selon la Constitution, "responsable de la défense nationale", le Premier ministre a surtout brillé par son absence sur ces questions - mais c'est assez habituel dans nos institutions. 

Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian j ouit d'une excellente image. Peu connu du grand public, il est jugé modéré, sympathique et compétent. Les affaires de défense l'intéressent. Il jouit surtout d'une grande confiance du président de la République qui lui laisse les coudées franches. Bref, son capital de départ est important et il ne tient qu'à lui de le faire fructifier ou de le dilapider. Il est trop tôt pour le savoir. 
Les avis sur son cabinet sont beaucoup plus contrastés et l'on entend de nombreuses critiques, venus de milieux très différents, sur le thème : "replié sur lui-même, méfiant, sectaire". Le temps de la mise en place et du rodage est terminé : soit ces défauts de jeunesse disparaitront rapidement, soit ils finiront par provoquer quelques vrais soucis. Ce serait dommage. 

Le ministre délégué aux anciens combattants Kader Arif est globalement inexistant. Il n'aspirait certes pas à ce portefeuille (il