Pour lui, « tant la mondialisation du commerce des biens et des services que la globalisation des marchés des capitaux ont contribué à l’augmentation des inégalités, mais de manière différente ». Il souligne que dans cette globalisation, les droits du capital prennent largement le pas sur les droits des travailleur
Joseph Stiglitz critique la mondialisation
Son expérience au FMI a rendu le prix Nobel d’économie conscient des dangers de la mondialisation
financière. Mais jusqu’à présent, il soutenait mordicus le libre-échange et dénonçait le protectionnisme. Ce livre marque un virage avec une critique des conséquences du
libre-échange.
Une critique de la mondialisation
Pour lui, tout s’est accéléré dans les années 2000 avec « les politiques de déréglementation
des marchés financiers de l’administration Clinton et la baisse des impôts sur les revenus du capital (…) qui ont mis de l’huile sur le feu ». Il dénonce le démantèlement du Glass Steagall
Act, qui a libéré la spéculation. Il souligne également que « la libéralisation ne promeut pas la croissance économique ; mais en revanche, elle amène plus d’instabilité et
d’inégalités ». Aujourd’hui, même le FMI « reconnaît les dangers d’une intégration financière excessive » et reconnaît l’utilité « des contrôles de capitaux ou la limitation
des mouvements volatiles de capitaux à travers les frontières, surtout pendant une crise ».
Stiglitz constate « la destruction de millions d’emplois dans l’industrie » du fait de
l’évolution des avantages compétitifs avec la montée en puissance de la Chine. Il évoque une « polarisation de la main d’œuvre du pays » avec des emplois peu payés mais qui ne peuvent
pas être automatisés qui continuent à croître, notamment dans les services et les emplois très qualifiés au sommet. Il pointe les difficultés de l’industrie en évoquant la baisse des salaires
des salariés automobiles qui gagnaient 28 dollars par heure en 2007 et qui, selon le nouvel accord, ne peuvent plus espérer que 15 dollars.
Il en vient même à reconnaître les conséquences peu sociales du libre-échange : « si
les Etats-Unis importe des biens qui nécessitent des travailleurs peu qualifiés, cela réduit la demande pour les travailleurs peu qualifiés pour faire ces biens aux Etats-Unis et pousse vers le
bas les rémunérations de ces même travailleurs peu qualifiés. (…) Si les exportations créent des emplois, les importations en détruisent ; et nous avons détruit plus d’emplois que nous en
avons créés ».
Une course vers le moins-disant social et salarial
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article