En quatre jours, l'armée française s'est déployée sans coup férir dans les trois grandes villes du nord du Mali, dans l'ordre Gao, Tombouctou et Kidal cette nuit du mercredi 30 janvier.
Au-delà de ce constat, plutôt rassurant sur l'armée française, la puissance de son alerte Guépard et son efficience en Afrique grâce à son prépositionnement, il faut désormais s'interroger sur la réponse à donner à la stratégie des groupes insurgés qui fuient logiquement à l'approche du plus fort, se fondent pour les uns parmi la population et se réfugient pour les autres dans les sanctuaires montagneux de l'Adrar des Ifoghas au nord de Kidal. Une autre guerre va commencer.
La troisième phase (après l'arrêt de l'avancée djihadiste et la contre-attaque) va basculer dans la contre-insurrection et les difficultés. La France redoute à juste raison un enlisement à l'afghane. D'où son impatience de transmettre le relais aux forces africaines et à l'armée malienne...
Pour illustrer la situation, amusons-nous à quelques comparaisons émanant de Sun-Tzu, le grand penseur chinois de la stratégie militaire (L'Art de la guerre) du VIe siècle avant JC...
" S’il s’agit de prendre une ville, hâtez-vous d’en faire le siège ; ne pensez qu’à cela, dirigez là toutes vos forces ; il faut ici tout brusquer ; si vous y manquez, vos troupes courent le risque de tenir longtemps la campagne, ce qui sera une source de funestes malheurs. "
L'armée française a suivi à merveille ce principe ces derniers jours. Elle a profité au maximum des possibilités qui lui étaient offertes.
La démonstration d'un savoir-faire est incontestable, des forces spéciales en pointe (les seuls vraiment au contact des djihadistes), au poser d'assaut de l'infanterie de marine, au parachutage des légionnaires, à l'avancée inexorable des blindés AMX10 RC, jusqu'à la mise en place d'une organisation logistique. Le tout complété par des frappes précises les moyens aériens. Et même le débarquement d'un GTIA2 à Dakar par le BPC Dixmude.
L'armée de terre notamment n'a pas manqué de se rappeler au bon souvenir des rédacteurs du futur Livre blanc...
" Si vos ennemis sont plus puissants et plus forts que vous, vous ne les attaquerez point ; vous éviterez avec un grand soin ce qui peut conduire à un engagement général (...) Là, où l'adversaire est puissant, évitez-le. "
La vision du camp d'en face. Si les groupes insurgés ont des motivations illuminées voire dangereuses (terrorisme, charia impitoyable) ou politiques (autnomie de l'Azawad pour les Touareg), il ne faudrait pas les prendre pour des débiles barbus. A quelques exceptions près, notamment lors des tout premiers jours de l'intervention française, les troupes françaises avancent sans livrer un combat total. Conscients de leur infériorité, les insurgés fuient. Logique sur le plan tactique.
Les forces spéciales, déployées en masse (1er RP