Nicolas Sarkozy garde sa ligne. Dans un entretien au magazine conservateur Valeurs Actuelles, que France Info a lu en exclusivité, l'ancien président de la République s'est aligné sur la plupart de ses anciens collaborateurs de l'UMP à propos du projet de loi du gouvernement d'ouvrir le mariage aux couples de même sexe.
«Traçabilité du bifteck»
Après avoir confié au magazine vouloir revenir en 2017 «par devoir» pour la France et critiqué le bilan
de François Hollande, l'ancien chef de l'Etat donne son avis sur le projet de loi d'ouverture du mariage aux couples homosexuels, voté le 12 février dernier à l'Assemblée nationale, et notamment sur la procréation
médicalement assistée (PMA): «Avec leur mariage pour tous, la PMA, la gestation pour autrui, bientôt ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant.»
Ce qui semble inquiéter Nicolas Sarkozy, c'est le droit de l'enfant d'accéder à ses origines… mais il le dit – pour le moins – avec une extrême maladresse. Il poursuit en effet: «Quand on pense que le sujet du moment, c'est la traçabilité du bifteck! Tout le monde veut savoir s'il y a du cheval dans ce qu'on mange. Mais la traçabilité des enfants, qu'est-ce qu'on en fait? C'est tout de même plus important.»
Avant lui, Henri Guaino avait ouvert la voie des comparaisons douteuses à l'actualité lors de la réunion des «Amis de Nicolas Sarkozy», mettant la drogue et l'homosexualité dans le même sac. L'ancien Président est semble-t-il toujours inspiré par son conseiller de campagne et auteur de discours fétiche.
«Poujadisme sociétal»«Ses
enfants n'ont-ils pas quatre parents?»
Les propos de Nicolas Sarkozy ne mettent même pas en colère les partisans de la loi sur le mariage pour
tous: «Ce sont des propos ridicules, estime Denis Quinqueton, président d'Homosexualités et socialisme (HES). Il a pris une ligne radicale pendant la campagne, qui flirtait avec le racisme et
l'homophobie, et que ses “amis” ont continué de défendre pendant les débats. Qu'il conserve cette ligne, ce poujadisme sociétal. Mais la société sera réformée, et en 2017, ce ne sera déjà plus
un sujet.»
Par lassitude sans doute, la tendance est à l'humour. Comme les Dur-e-s à Queer moquent la Manif Pour Tous, le président d'H