« savoir fondamental et savoirs fondamentaux » par Grégory Baudouin, Président du Cercle Jean Moulin

« Elle passe ! ». Un ami des miens me donnait cette info, hier, au sujet de sa progéniture ; mais au son de sa voix… Paradoxalement, alors que nous pourrions le penser heureux comme tout parent voyant son enfant progresser, il était énervé de ce passage en classe supérieure. Mauvaise mayonnaise comme nous disons chez nous. Alors que nenni, de progression il n’est point me disait il. « Voilà une gosse qui depuis la 4^ème n’intègre pas le savoir fondamental ». Depuis la 4^ème, il voulait la faire redoubler, mais on lui a dit : « la 4^ème est une année lourde, une année de changement, il faut la laisser passer, ça ira mieux en 3^ème. »  En 3^ème continue t-il « la gosse a eu son brevet des collèges sans même une mention passable, c’est dire le niveau. Mais à ce moment, nouveau refus de redoublement ». L’éducation nationale lui a dit « vous comprenez, la seconde c’est l’année des changements, il faut la laisser aller en seconde ». Il avait surtout eu l’impression dit-il que « le collège voulait se débarrasser d’un boulet ». En seconde bien sûr « les notes furent misérables, elle s’est écroulée dans plusieurs matières » ; mais on lui a refait le coup de la 4^ème « année du changement, lui laisser une chance en 1^ère, ça ira mieux, blablabla ».

Quand j’entends ce genre de galéjades, si ce n’était l’avenir d’une gosse qui était en cause, cela prêterait à rire mais là cela me révolte. Le collège s’est ni plus ni moins débarrassé de cette gosse, le lycée met ses pas dans celui du collège. Ceux-ci empreint de la culture du pédagogisme et du non redoublement fait passer des gosses à tout crin, les laissant accumuler des retards dans les programmes et des carences dans le savoir. Ils ne préparent ces gosses qu’à l’échec scolaire et donc à l’échec professionnel. Quid du bac pour cette gosse, lequel examen qui n’a plus de valeur que pour ceux qui ne l’ont pas. Et rien ne dit que cette gosse ne quittera pas le l’école en fin de 1^ère dégoutée par ses résultats. Elle aura plus de 16 ans donc…. Il y a fort à parier que cette jeune fera partie de cette masse de gosses qui se vautrent et sortent du lycée sans aucun sésame pour les « hautes études », mais surtout sans aucune clef pour l’avenir en matière professionnelle. Si papa, maman peuvent payer, elle pourra toujours aller faire une école privée de secrétariat, ou de coiffure pour obtenir un bac pro qui ne lui ouvrira aucune porte.  Le pédagogisme a mis l’enfant au centre de l’école et non plus le savoir au centre de l’école. Leur l’esprit n’en a pas pour autant été ouvert, il a surtout oublié le fondamental et les savoirs fondamentaux. Ces gosses sont gavés de matières indigestes mais surtout plus inutiles les unes que les autres, qui n’ont d’autres résultantes que d’allonger leurs journées. Ces matières ont été rajoutées au fur et à mesures de réformes au grès de la volonté du prince, c'est-à-dire d’un ministre de l’éducation nationale qui, ne pouvant faire bouger celle-ci, décide de laisser son empreinte dans les programmes, c’est moins risqué. Et à côté de tous ces programmes surajoutés, on appauvrit le savoir en supprimant dans les filières scientifiques, l’histoire, notre histoire. On marche sur la tête. Un pays qui n’a pas de mémoire est un pays qui meurt.

Tout cela est surtout d’une inutilité crasse. En maternelle, ce doit être l’éveil, En primaire, les enfants doivent apprendre à lire, compter, écrire, comprendre. En collège, on augmente les savoirs par une langue, la biologie etc. Et si une matière doit accompagner les gosses tout au long de la scolarité et être surajoutée, c’est un cours d’éducation civique et de laïcité, point.

Mais une question me vient à l’esprit : à ce rythme là, plutôt qu’une énième réforme du brontosaure éducation nationale, n’est ce pas une réforme totale et d’ampleur du Pôle Emploi qu’il faudra faire ?