« Esprit sportif, revient ! Ils sont devenus fous » par Grégory Baudouin, Président du cercle jean Moulin

« Philip Morris va produire des cigarettes électroniques ». Ce qui est fort, c’est la capacité qu’ont le capitalisme et le grand capital à toujours se régénérer depuis l’avènement de la société industrielle et leur capacité à rebondir afin d’obtenir toujours plus. Ils sont en cela toujours prêts à tout, y compris permettre l’accession et installer au pouvoir des personnes comme Adolf Hitler quand ils pensent que ces personnes peuvent servir leurs intérêt, surtout si c’est docilement voire servilement.

La vision des patrons du CAC 40, des grandes holdings, de la finance etc. se fait peut-être à long terme, mais l’appât du gain lui est à court terme. Tant et plus que nous avons vu des sociétés se mettre en danger. Mais si leurs dirigeants ne mettaient que leurs sociétés en danger et leurs finances, passe encore ; mais la plupart du temps cela a également des répercutions sur l’économie nationale. Les patrons oublient, ou veulent oublier, que « pendant qu’ils pètent dans des draps de soie », leur politique entraine dans une chute libre sans parachute leurs ouvriers et leurs familles mais aussi des emplois induits, et les familles de ceux-ci. Mais tout cela est loin pour eux, cela n’a pas de réalité, ce ne sont là que des chiffres, une ligne budgétaire. Une seule chose compte : le fric, le fric, le fric !

Comme dans le foot d’ailleurs. J’ai fait un petit calcul. A raison de 600 000 euros/mois que gagne le futur ex-entraineur du PSG, je mettrai 400 ans pour gagner ce qu’il empoche en 1 an, bref…. Le bel esprit, l’abnégation, le beau geste, le goût du spectacle ne sont plus que des lointains souvenirs. Les footeux professionnels ne pensent que prime de transfert, prime de match, prime de qualification et salaire… Pitoyable que toute cette triste galéjade.

On pourrait se dire : rabattons-nous sur le foot amateur, il n’est pas pourri. Las, celui-ci n’est pas pourri par le fric, il est gangréné par la violence et de plus par une violence préméditée. Le Trocadéro n’était qu’un épi phénomène. Mais quand vous voyez tous les week-ends des arbitres qui hésitent à siffler une faute, pis à mettre un carton jaune ou rouge, quand vous voyez des « supporters » qui, mécontents du score, n’hésitent pas à envahir en bande un terrain dotés qui de battes de base-ball, qui de manches de pioche, qui de couteaux voire d’armes de poing, c’est folie que tout cela. Il y a un souci là, non ? Nul doute que le Ministre Taubira vous répondrait que non. Quand vous avez des arbitres amateurs qui ne peuvent plus œuvrer et qui sortent du terrain sous protection policière, quand ce n’est pas sur une civière, on ne marque pas un but de la tête, on marche sur la tête.

Le foot n’est, ceci dit, qu’un formidable miroir de notre société. Les professionnels ne pensent qu’aux bénéfices et n’ont que mépris du petit. Les petits ne pensent qu’à la gagne, quel qu’en soit le prix, y compris la démerde avec des pères désœuvrés qui poussent le petit en beuglant sur le terrain.

Mais une question me vient à l’esprit : cette attitude dans le foot, ça ne vous rappelle pas quelqu’un… dans la finance ?...