François Berriot a rassemblé une somme de documents et de témoignages inédits qui dessinent un portrait intime et attachant de la riche personnalité du héros de la Résistance.
Autour de Jean Moulin, témoignages et documents inédits, rassemblés par François Berriot. Éditions l’Harmattan, 2013, 572 pages, 48 euros. Au 70e anniversaire de sa disparition (juillet 1943), grâce aux acteurs de la période et aux documents réunis par l’universitaire François Berriot pour une sorte « d’hommage de l’Hérault » au natif de Béziers (1899), la figure unique de Jean Moulin s’éclaire d’une lumière neuve.
À cette somme, impressionnante par sa diversité, de souvenirs et de portraits en creux, pourrait s’appliquer la phrase que Malraux écrivit en hommage à une autre héroïne : « ... la tardive découverte de sa personne n’affaiblit pas sa légende, elle lui donne son suprême éclat. » Car, la « panthéonisation » du 19 décembre 1964 a, d’une certaine façon, figé le personnage de Jean Moulin dans son rôle d’« unificateur » de la Résistance (Henri Michel). Il s’agit, ici, de lui restituer sa densité d’« homme jeune, amoureux de la vie, aimé de ceux qui l’ont connu ».
Le mérite de ce travail d’historien est de révéler, et non pas d’opposer, les multiples profils d’un Jean Moulin. Le « cousin Jean » pour sa famille, l’élégant danseur des salons de la préfecture de la Somme en 1936, le préfet de la IIIe République célébrant la mémoire d’Aristide Briand, le chef de cabinet du mi
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