Le titre sonne comme une rafale de mitraillette : Assassinés. L'auteur, Jean-Christophe Buisson, y raconte quinze assassinats de chefs d'État, de César àRobespierre, de Sissi à Sadate. Haletant autant qu'archi-documenté, il se lit comme un thriller, nous emmenant dans les coulisses de quinze meurtres au sommet du pouvoir, tantôt du côté des comploteurs qui ourdissent le piège, tantôt du côté de la victime qui le sent se refermer sur elle.
Le livre est d'actualité : la mort de l'opposant tunisien Chokri Belaïd, figure de proue de l'opposition à Ennahda, nous le fait lire autrement. Car on pense à cet autre homme que Jean-Christophe Buisson évoque dans son éclairante préface : Zoran Djindjic, chef de l'opposition démocratique serbe, qu'il était allé interviewer en 1996. Djindjic lui avait confié qu'il sentait qu'on voulait le tuer et qu'il ne savait pas s'il devait craindre cette mort ou la souhaiter. Choquant ? Seul un événement de cette ampleur, disait-il, pourrait servir d'électrochoc et remettre la Serbie sur les rails démocratiques. En 2003, Djindjic est assassiné d'une