La mort de Clément Méric, étudiant à l’Institut de sciences politiques de Paris et militant d’extrême gauche au sein du syndicat Solidaires et du collectif Action antifasciste, tué lors d’une rixe l’opposant à un groupuscule d’extrême droite à la sortie d’une vente de vêtements privée, le 5 juin 2013 dans le 9e arrondissement de Paris, a ranimé le débat concernant la place des groupuscules d’extrême droite dans le paysage politique français. La mise en accusation de groupes tels que les Jeunesses nationalistes révolutionnaires et Troisième Voie dans la bagarre ayant causé la mort du jeune militant indique une recomposition de la droite extrême, « à la droite du Front National ».
Dans la lignée des mouvements d’extrême droite qui ont perduré durant tout le XXe siècle, les groupuscules mis en cause aujourd’hui recyclent à leur façon les vieilles idéologies ultranationalistes. Troisième Voie, aujourd’hui dirigée par Serge Ayoub (vieux routier de la mouvance nationaliste française), est une formation politique qui renaît en 2010 des cendres d’un mouvement du même nom à l’époque dirigé par Jean-Gilles Malliarakis et constitué, en 1985, de la fusion du MNR (Mouvement nationaliste révolutionnaire) et du Parti des forces nouvelles. À l’époque, Ayoub alias Batskin, se rapproche du MNR et crée la section jeunesse, les JNR (Jeunesses nationalistes révolutionnaires). Son groupe, les JNR, canalise les jeunes issus de la mouvance skinhead d’extrême droite en France et devient le service d’ordre de Troisième Voie. Connus pour leurs positions