Enfant du Languedoc et de Provence, Jean Moulin demeure toute sa vie profondément attaché à la terre de ses ancêtres. Ses racines sont marquées par une forte culture méridionale. De Frédéric Mistral, le félibrige, au sculpteur Jean-Antonin Injalbert, il baigne dans la culture provençale qu’il aime. Il appartient aussi à une lignée marquée par l’engagement républicain.
Né à Béziers le 20 juin 1899, il est le dernier enfant de Blanche Pègue et d’Antonin Moulin. Ses aînés, Joseph en 1888 et Laure en 1893 sont nés à Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône), le berceau de la famille.
Professeur d’histoire au collège Henri IV de Béziers, Antonin Moulin, républicain, radical-socialiste, est très investi dans la vie politique locale, membre de la ligue des droits de l’homme, adjoint au maire puis élu conseiller général en 1913. Ami de Frédéric Mistral, il est l’auteur de monographies sur l’histoire locale. Jean, élève peu assidu et doué pour le dessin, réussit à obtenir son baccalauréat en 1917. Tenté par les arts graphiques, il fait son droit par raison tout en étant attaché au cabinet du préfet à Montpellier pour ne pas être à charge de ses parents. Mobilisé le 17 avril 1918, il reste sous les drapeaux 18 mois mais ne participe pas aux combats de novembre 1918. Démobilisé en octobre 1919, il retrouve son poste à la préfecture et achève ses études de droit. Il se voit offrir la possibilité de parfaire sa formation en devenant chef de cabinet du préfet de la Savoie à Chambéry. C’est son premier véritable éloignement des siens dont il restera proche par le courrier ou par ses lettres et qui sont ses confidents et conseillers.