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Qui a permis à la Gestapo d’arriver jusqu’à la maison du docteur Dugoujon à Caluire, en banlieue lyonnaise ? Soixante-dix ans après, on recherche toujours le traître.
Lundi 21 juin 1943, 15 heures, maison du docteur Dugoujon, place Castellane à Caluire (Rhône). Six à sept policiers allemands de la Gestapo, emmenés par Klaus Barbie, font irruption dans l’habitation. En quelques minutes, ils arrêtent neuf hommes parmi les plus hauts responsables de la Résistance : Henry Aubry et René Hardy (Combat), André Lassagne et Raymond Aubrac (Libération sud)… et Jean Moulin. Qui les a dénoncés ? La question fait toujours autant débat.
Les historiens, à partir de documents et de témoignages, s’accordent sur un premier nom. Celui de René Hardy. « On n’a aucune certitude étayée, mais un faisceau d’indices semble désigner René Hardy, au vu des pièces produites par les uns et les autres », souligne Laurent Douzou, historien spécialiste de cette période.
Arrêté dans un train à Chalon (Saône-et-Loire) par la Gestapo le 8 juin puis relâché, désigné comme agent double par les Allemands dans deux rapports, propos confirmé par une autre agent double française, il sera le seul des arrêtés de Caluire à ne pas être menotté cet après-midi-là. Il s’échappera d’ailleurs sur la place Castellane. Mais nul ne peut écrire qu’il est le coupable. Car la justice l’a blanchi deux fois. La deuxième fois – il avait caché son arrestation à Chalon lors du premier procès –, c’est à la minorité de faveur – coupable pour quatre juges, innocent pour trois – que le tribunal militaire l’a relaxé.
Le rôle de la maîtresse d’Hardy, Lydie Bastien, est souvent pointé du doigt. Résistante, elle est accusée d’avoir aussi été un agent allemand. L’écrivain Pierre Péan lui a d’ailleurs consacré un livre, La diabolique de Caluire. Il lui est reproché un rôle majeur dans cette affaire. Une autre résistante, Edmée Deletraz, intervient dans ce dossier. Elle a reconnu avoir conduit les Allemands jusqu’à la maison du docteur Dugoujon. Elle travaillait pour eux depuis son arrestation, mais a essayé d’avertir par deux moyens la Résistance de ce qui se tramait ce 21 juin.
Arrêté puis emprisonné à Lyon, Klaus Barbie a, lui, proféré l’accusation de trahison contre le célèbre résistant Raymond Aubrac dans un « testament » porté par Me Vergès. Une accusation rejetée par l’immense majorité des historiens, dont Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin. Aut
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