Publié le dimanche 23 juin 2013 à 11H00 - Vu 187 fois
Zones d'ombres. La Gestapo n'a sans doute jamais mesuré l'importance de son coup de filet au cabinet et domicile d'un médecin de la banlieue lyonnaise.
Caluire. Dans cette petite ville de la banlieue lyonnaise se tient, le 21 juin 1943, une réunion clandestine rassemblant, place Castellane, autour du préfet Jean Moulin plusieurs responsables de la Résistance. La Gestapo tend une souricière puisque les agents du service de renseignement et de sécurité du Reich investissent la maison du docteur Dugoujon et arrêtent les présents. Vers 15 heures, surgissent de trois tractions avant noires une dizaine d'hommes commandés par le chef de la section IV du SD de Lyon, Klaus Barbie. Outre « Max » alias « Rex », la Gestapo embarque notamment deux responsables militaires du mouvement Libération-Sud, l'ingénieur centralien Raymond Samuel-Aubrac et le professeur André Lassagne, deux membres de « Combat », le lieutenant Henri Aubry et René Hardy (qui parvient curieusement à s'échapper), le colonel Lacaze, chef du 4e bureau de l'Armée secrète (AS), le colonel Schwarzfeld, l'un des animateurs du mouvement lyonnais « France d'abord », l'avocat Bruno Larat qui dirige la Centrale des opérations aériennes, agent important du service action du Bureau central de renseignement et d'action (BCRA).
Continuer la lutte
Le contexte est difficile puisque les arrestations se multiplient et que, pour ne pas déstructurer ce qui a été mis en place, Jean Moulin tient en particulier à ce qu'une continuité dans la gestion et l'action de l'Armée secrète soit possible. C'est la raison pour laquelle il a plusieurs rendez-vous décisifs entre le 18 et le 20 juin, pour expliquer pourquoi il envisage de confier la responsabilité de l'Armée secrète en zone nord à Aubrac, et en zone sud à Schwarzfeld. Il ne faut pas interrompre l'animation et l'information d'une Résistance qui renforce son maillage territorial. La réunion de Caluire est destinée à faire le point sur toutes les rencontres des derniers jours ainsi que sur les conséquences de l'arrestation du général Charles Delestraint, chef de l'AS au métro Muette à Paris.
Lorsque les agents de la Gestapo investissent la demeure du docteur, la réunion n'a pas commencé et les résistants sont appréh
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