/http%3A%2F%2Fwww.gouvernement.fr%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Fimagecache%2Farticle_main%2Fimages%2Fgra_2221_0.jpg)
Mémorial de la prison de Montluc à Lyon, vendredi 21 juin 2013
Madame la ministre,
Monsieur le ministre,
Monsieur le sénateur-maire,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le président du Conseil régional,
Madame la présidente du Conseil général,
Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents des représentants des associations de résistants, d’internés, de déportés,
Mesdames et Messieurs les représentants des familles,
Chers élèves qui avez participé au concours national de la Résistance,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Je suis très ému d’être parmi vous ce matin. Et cette émotion, je crois que nous la partageons tous. Tout à l’heure, au moment de déposer une gerbe devant le mémorial à Caluire, j’ai pensé à l’immense courage de Jean Moulin. Et j’ai senti là encore beaucoup d’émotion autour de moi. Je me suis demandé si moi aussi, au nom de la France, dans une pareille situation d’horreur, j’aurais trouvé comme lui la force nécessaire pour résister et résister aussi à la torture.
Je me suis demandé si j’aurais eu la lucidité qu’il fallait dans la tourmente de l’étrange défaite pour répondre dès juin 40 à l’appel du Général de Gaulle à Londres. Je me suis demandé si j’aurais sans la moindre hésitation gagné les rangs de la Résistance, sachant ce que sous l’Occupation, la Résistance pouvait signifier comme dangers pour sa propre vie, pour la vie de ses proches.
Je me suis demandé si j’aurais dit non tout de suite et jusqu’au bout. Non au régime de Vichy, non au nazisme, parce que je suis né comme beaucoup d’entre vous aujourd’hui, après la Libération de la France. J’ai hérité comme vous de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. J’ai grandi, nourri des valeurs universelles de la République et ces valeurs qu’on croit trop vite définitivement acquises. J’ai grandi sur un petit nombre de principes inaliénables, que Jean Moulin a défendus au péril de sa vie.
Le pays dans lequel, comme vous, j’ai la chance de vivre, cette France dont j’ai l’honneur de diriger le gouvernement sous l’autorité du Président de la République, cette France, nous la devons, telle qu’elle a su demeurer, à l’action désintéressée d’un homme comme Jean Moulin. La patrie française à laquelle je crois, nous la devons d’abord à une poignée d’hommes et de femmes d’exception tels que Jean Moulin, car je ne veux pas oublier ces autres braves dont le nom est peut-être moins glorieux, en tout cas moins connu, mais l’action pourtant essentielle. Il faut nous souvenir avec dignité, avec respect, de ces milliers de résistants anonymes, de ceux aussi qui purent à partir du 27 mai 1943, inscrire leur combat dans celui du Conseil national de la Résistance. Ce Conseil, Jean Moulin l’avait mis en place sur les instructions du Général de Gaulle. Il fallait unifier l’ensemble des mouvements de Résistance, les partis politiques, les syndicats, pour contribuer avec les alliés à la libération du pays et préparer aussi l’avenir, la suite, c'est-à-dire le futur gouvernement de la France et poser les bases d’un redressement républicain de la France. Mesdames et Messieurs, la bravoure silencieuse de ces hommes de l’ombre résonne encore dans le nom même de leur chef.
J’ai tenu à venir ici accompagné de la ministre des Droits des femmes et du ministre délégué chargé des Anciens combattants, le sénateur-maire de Lyon où est implanté ce lieu de mémoire, cette prison de Montluc, nous a rejoints avec de nombreux élus que je salue encore et vous tous, Mesdames et Messieurs. Nous sommes tous émus aussi de voir à nos côtés beaucoup de collégiens, de lycéens. Je voudrais que vous vous posiez vous aussi la question et je sais que vous vous l’êtes posée, en travaillant sur cette histoire de notre pays, en travaillant pour le concours de la Résistance, vous qui êtes jeunes et qui représentez désormais le destin de la France, que vous vous posiez cette question difficile : qu’aurais-je fait à sa plac