70 ans du Conseil national de la Résistance. Retrouvez dansl'Humanité de lundi 27 mai, notre cahier spécial de huit pages à l'occasion du 70ème anniversaire du Conseil national de la résistance. En extrait, notre entretien avec Daniel Cordier
Daniel Cordier a été secrétaire de Jean Moulin de juillet 1941 à juin 1943. À quatre-vingt-treize ans, il n’oublie pas qu’il y a eu 100 000 arrestations de résistants et près de 40 000 morts dans leurs rangs…
Avant d’être parachuté en France, votre responsable, à Londres, vous a dit que vous rentriez « en solitude ». C’était ça, la vie de secrétaire de Jean Moulin ?
Daniel Cordier. Toutes les personnes que je voyais autour de Jean Moulin étaient les chefs, les fondateurs des mouvements de résistance, leurs adjoints… J’ai connu très peu de monde dans la Résistance, entre 50 et 100 personnes en tout… En 1942, aucun de ces mouvements de Résistance n’avait encore été contacté par Londres. Ils n’avaient pas d’argent. Même ceux qui avaient un journal ont commencé à le ronéotyper à 60 exemplaires, comme Libération à Paris ! Ils disent toujours qu’ils ont terminé à 40 000 exemplaires, mais ça, c’est tout à fait à la fin. La Résistance, c’était du bricolage : d’après les dernières études, on comptabilise environ 240 000 résistants… face à 40 millions de Français. N’oubliez pas qu’il y a eu 100 000 arrestations de résistants, et près de 40 000 morts dans nos rangs…
Vous avez rejoint de Gaulle à Londres dès le 25 juin 1940…
Daniel Cordier. Nous étions très peu, vraiment des fous, qui voulions que la France s’oppose à l’Allemagne. J’avais dix-neuf ans, j’étais un des plus âgés. Mon meilleur ami avait dix-sept ans. Nous étions des enfants. Il y en a qui sont venus en cu
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