Le téléfilm Alias Caracalla, sur France 3, révèle l'héroïsme quotidien des jeunes résistants
Tags : Alain Tasma, Daniel Cordier, France 3
Par Élisabeth PerrinPublié le 26/05/2013 à 18:06 Réactions (3)Daniel Cordier, comment avez-vous fait pour résumer votre livre ?
Georges-Marc Benamou m'a proposé d'en faire l'adaptation avec Raphaëlle Valbrune. Ce n'était pas facile ! Comme je ne connais rien à la télévision, je voulais tout garder ! On s'est entendus pour retenir l'essentiel du mouvement et de la chronique. On raconte l'ambiguïté permanente de Jean Moulin. Le préfet rigoureux et exigeant était aussi un homme cultivé, amusant et bon vivant dans sa vie privée. On montre la façon dont la Résistance s'improvise, dans la solitude et sans moyens.
Quels ont été les moments importants de votre histoire ?
Le discours de Pétain du 17 juin 1940, où je prends, à 19 ans, la décision de partir, avec d'autres, pour résister. J'étais le plus vieux. Nous étions des adolescents... Ma première rencontre avec Moulin, alias « Rex », dans un restaurant lyonnais, le 30 juillet 42... Ce même restaurant où les acteurs [Éric Caravaca et Jules Sadoughi] ont tourné la scène. J'ai d'ailleurs été très ému en les voyant.
À 93 ans, votre mémoire semble sans faille...
C'est vrai, J'ai une bonne mémoire. Et ces années de guerre datent de la fin de mon adolescence. Une période qui marque ! Je passe du pensionnat, où j'étudie la littérature, à l'Angleterre, où l'on m'enseigne le garde-à-vous, à faire sauter les ponts, à tuer des sentinelles. Quand je rencontre Jean Moulin, après mon parachutage, il me confie son secrétariat ! Un travail difficile. Je devais recruter tous ceux qui servaient de courrier. Mais j'avais tout appris sauf ça ! Du coup, je n'ai jamais tué de « Boches » ! Et je l'ai regretté...