Après la mort de Clément Méric, le 5 juin, syndicats, partis politiques et associations étaient à nouveau dans la rue ce week-end pour dénoncer la montée de l’extrême droite.
«Ni oubli ni pardon ! » tel était le slogan scandé par des centaines de militants antifascistes, dans les rues de Paris, hier après-midi. Ici et là quelques fumigènes, tandis que le défilé résonnait au rythme des « No pasaran ». Associations, partis politiques de gauche et syndicats n’ont pas hésité à défiler pour ne pas oublier que le 5 juin dernier, Clément Méric tombait sous les coups de membres de groupuscules d’extrême droite. Un véritable cri de colère pour certains, un cri d’alerte pour d’autres. Parmi eux, Jacques Archambeaud a décidé de venir en « simple citoyen ». « Cela fait vingt ans qu’on laisse prospérer des idées xénophobes en France », dénonce-t-il. « Il est très grave qu’en 2013 des gens puissent s’affirmer ouvertement racistes. Le contexte général permet cela. Le phénomène s’est même radicalisé depuis les manifestations anti-mariage (pour tous – NDLR). Il faut accepter que nos sociétés actuelles soient mixtes et évoluent », ajoute-t-il.
Chien couché
Pour les associations présentes hier, l’enjeu était aussi d’alerter les pouvoirs publics sur le terreau social qui permet aux idées fascistes de se développer dans le pays. « Il faut que les élus œuvrent pour le changement qu’ils ont promis. Sinon cela participe à faire émerger l’idée du “tous pourris” », explique Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’homme. « L’extrême droite est un peu comme un chien couché, il devient dangereux dès qu’on lâche la bride. Les derniers événements démontrent que cette bride a été lâchée », ajoute-t-il.