J'ai eu le privilège de participer, en 1983, dans le grand amphi de la Sorbonne, au colloque "Jean Moulin et le Conseil National de la Résistance". A une époque où la plupart des protagonistes de la réunion fondatrice du 27 mai 1943, au 48 de la rue du Four, étaient encore en vie.
De ces exposés et de ces débats, j'ai conservé en mémoire l'intervention de Claude Bourdet dont voici un extrait :
"Nous parlons du CNR, et il est normal que nous accentuions ce qui s'y rapporte. Mais il ne faudrait pas oublier pour autant qu'il s'agit d'un phénomène relativement secondaire. Il a eu son importance, puisqu'il a mis en place l'intercommunication entre partis, syndicats et Mouvements, mais finalement nous n'avons les uns et les autres passé ni des mois, ni des semaines, ni même peut-être des journées, à nous en occuper : la Résistance n'aurait pas été trés différente s'il n'avait pas été créé."
En fait, le CNR fut une "machine de guerre" imaginée par Moulin et de Gaulle pour contrer Roosevelt qui voulait imposer le général Giraud à la tête de la "France libre". Car ce général cinq étoiles leur semblait beaucoup plus malléable que les deux étoiles de l'irascible homme du 18 juin.
Par ailleurs, le mérite du CNR fut d'établir une charte de valeurs et de recommandations en vue d'une France à reconstruire*. Elle ne fut malheureusement qu'une litanie de voeux pieux même si la Quatrième République y puisa un certa
http://blogs.mediapart.fr/blog/vingtras/270513/cnr-legende-et-realite-historique