«Vous êtes la dernière génération à nous entendre, soyez nos porte voix»! Ginette Kolinka./ Photo S.L.
/http%3A%2F%2Fwww.ladepeche.fr%2Fimages%2Fpictos%2Fzoom.png)
Le 24 mai, les collégiens de Saint-Vincent ont reçu Ginette Kolinka. «Je ne suis ni historienne ni conférencière, je témoigne de ce que j’ai vécu entre le 13 mars 1944 et juin 1945, 15 mois de déportation. J’ai 5 sœurs et un frère et nous habitons le quartier juif du Marais, à Paris, où mon père est né. Nous nous faisons recencés en 1940, notre carte d’identité est tamponnée «juif», nous cousons l’étoile jaune sur notre veste et observons les interdits imposés aux Juifs. Nous sommes dénoncés «communistes», fuyons Paris en juillet 1942, ma sœur aînée est déportée en 1943, je suis arrêtée avec mon père, mon jeune frère et mon neveu le 13 mars 1944 alors que nous travaillons sur le marché. J’ai 19 ans, et je suis la seule survivante, je ne suis pas une héroïne, j’ai eu la malchance d’être juive et la chance d’avoir survécu, car le camp de Birkenau est un camp d’extermination, nous sommes tous condamnés à mourir. Les générations passent mais ce drame a marqué le monde, un mot doit être banni avant celui de race, c’est le mot haine, nous sommes tous des êtres humains ! Notre convoi comporte 1.500 personnes, 800 femmes et enfants dont 710 seront envoyés directement à la chambre à gaz. Nous demandons des nouvelles des nôtres, quittés sur le quai, dont mon père et mon frère, la kapo répond qu’ils sont morts et brûlés, on n’arrive pas à y croire… Vous pouvez croire cela ? Je pense arriver dans un camp de travail, c’est l’enfer qui commence. La nudité, l’humiliation, le tatouage (que j’ai gardé caché longtemps après mon retour), les coups, les blessures, la maladie, les hurlements, la saleté, les sélections pour éliminer les plus faibles, l’appel dura