« Ignorer l’Histoire, c’est ignorer le loup qui est derrière la porte. »
« Un homme très recherché » de John LE CARRE
Chaque citoyen est parfaitement en droit d’avoir une opinion
sur un tel sujet. Encore convient-il que cette opinion s’inscrive dans un champ de réflexion cohérent.
Par exemple si l’on pose en principe que le nucléaire en général et le nucléaire militaire en particulier constituent un mal qu’il faut éradiquer de la surface de la Terre et que la France a vocation à donner le bon exemple, non seulement il ne faut pas entretenir notre outil ni le perfectionner mais il faut bien au contraire le ranger dans le tiroir des articles inutiles.
Autre exemple, si l’on pense que les Etats Unis et l’OTAN ont vocation à assurer notre sécurité et à préserver pour les décades à venir un mode de gouvernement démocratique sans que la France, la seule nation de la communauté européenne, ait encore à entretenir un outil aussi inutile que coûteux, il va sans dire que l’on aboutit en toute cohérence à la conclusion : pas de dissuasion nucléaire nationale.
Ce genre d’exemple peut être multiplié à l’envie : des gens parfaitement honnêtes, de bonne foi, se disant attachés à la France, au moins le soir du bal du 14 juillet, ou bien humanistes, écologistes, économistes de progrès, libéraux-libertaires, européistes convaincus, chômeurs de longue durée, sans domicile fixe, banquiers internationalistes, pacifistes, généraux à de multiples étoiles, anciens Premiers Ministres de droite ou de soit-disant gauche etc. peuvent tenir ce genre de raisonnement ou un autre avec un point commun en conclusion : voilà pourquoi il faut détruire la force de dissuasion nucléaire nationale.
Alors, pourquoi ne faut-il pas ce faire mais tout au contraire entretenir l’outil nucléaire avec le plus grand soin, le perfectionner pour lui garder sa crédibilité aux yeux des plus puissants comme au regard de beaucoup de ceux qui le sont beaucoup moins mais détiennent pourtant un pouvoir de nuisance élevé ? Pourquoi faudrait-il reconsidérer c’est à dire remettre en question le concept national de dissuasion nucléaire pour le tenir en cohérence avec l’évolution du monde et de ses menaces ?
Pourquoi ? Pour un faisceau convergent de motifs dont le tout premier est qu’il est quelques leçons de l’histoire qu’il convient de ne pas oublier.
Lorsque en 1925 Aristide Briand, ministre des affaires étrangères de notre République rencontrait à Locarno ses homologues européens, l’allemand Gustav Stre
http://www.gaullisme.fr/2012/05/26/une-force-nucleaire-nationale-de-dissuasion-pourquoi-2/