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Cercle Jean Moulin ®

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Co-Président d'Honneur Daniel Cordier, Secrétaire Particulier de Jean Moulin, Hubert Faure, membre des 177 du Commando Kieffer, membre d'Honneur Suzanne Escoffier, petite cousine et filleule de Jean Moulin Association Mémorielle Patriotique et Républicaine. cercle.jean.moulin71@sfr.fr 07 81 34 85 48


Survol chronologique de la Résistance entre 1940 et 1944

Publié par cercle Jean Moulin sur 7 Mars 2013, 20:56pm

Catégories : #Mémoire de La Résistance et de la Déportation

"Les Français Libres sont condamnés à mort par Vichy,

mais le jour viendra où leurs noms seront glorifiés et

gravés sur la pierre dans les rues et les villages

d'une France qui aura retrouvé sa liberté et

sa gloire d'antan au sein d'une Europe libérée"


Winston Churchill, août 1940

 

 

 

 

Le 22 juin 1940 est signé l'armistice mettant fin aux combats entre les armées française et allemande. 92 000 soldats français au moins ont trouvé la mort au front, et 1 850 000 sont faits prisonniers par les Allemands. La France est coupée en plusieurs zones, dont une zone d'occupation allemande et une zone dite "libre", soumise à la seule administration du gouvernement français. Le maréchal Pétain, qui avait pris la tête de ce gouvernement le 17 juin en annonçant qu'il demanderait l'armistice, établit alors à Vichy un régime dit "État français" : il prône la "collaboration" avec le Reich allemand et une profonde réforme interne du pays, la "Révolution nationale".

 

 

Dès les premiers temps de l'occupation, des attitudes instinctives de refus de la défaite, de la collaboration ou de la Révolution nationale se manifestent un peu partout (surtout en zone occupée). Elles sont surtout le fait d'initiatives individuelles, spontanées et non coordonnées :

-Rédaction de tracts ou de graffitis hostiles à l'ennemi, voire à Pétain ;

-Assistance et aide à l'évasion des soldats anglais ou français blessés, isolés ou évadés ;

-Récupération et stockage d'armes, de munitions et d'engins abandonnés par les troupes en déroute ;

-Sabotages, démonstrations d'hostilité à l'occupant réalisés avec des moyens rudimentaires : panneaux de signalisation de la Wehrmacht supprimés, pneus de véhicules militaires crevés, câbles électriques et téléphoniques coupés, disjoncteurs sabotés, etc ;

-Manifestations publiques de patriotisme.

 

 

Ainsi, alors que l'occupant pensait obtenir par sa propagande l'acquiescement ou du moins la passivité de la population, un climat d'insécurité s'installe peu à peu. Les autorités renforcent les mesures de répression, couvre-feu et restrictions draconiennes des déplacements, qui accroissent les réactions de rejet.
Assez rapidement, certaines personnes déterminées à poursuivre la lutte de manière systématique cherchent à s'organiser ou à coordonner leurs efforts : il s'agit de "faire quelque chose" (Claude Bourdet). Le 18 juin 1940, le général de Gaulle, ancien membre du gouvernement Reynaud, parti la veille à Londres, appelle les militaires et techniciens français à le rejoindre pour poursuivre le combat. Edmond Michelet et Pierre Eude multiplient les tracts, Jean Texcier rédige des Conseils à l'occupé, Charles Tillon, refusant la passivité des dirigeants du parti communiste français paralysés par le pacte germano-soviétique, engage en juillet 1940 les militants communistes à la résistance à l'ennemi hitlérien. En octobre, Henri Frenay écrit la charte d'un "Mouvement de Libération nationale" et le socialiste Christian Pineau fonde "Libération Nord". De petits groupes, souvent constitués de relations de travail ou d'amis, naissent : ainsi le groupe du Musée de l'Homme, autour de Boris Vildé, Paul Rivet, Anatole Lewitsky ou Germaine Tillion à Paris.

 

 

La Résistance se structure véritablement en formations cohérentes en 1941. Certaines se constituent autour d'individualités qui se connaissent, partagent les mêmes sentiments et, de proche en proche, élargissent leurs contacts et élaborent moyens et plans d'actions. D'autres s'établissent en liaison avec Londres, grâce à l'envoi d'émissaires de la France Libre ou des services secrets anglais (Intelligence Service, Special Operations Executive). Deux grands types d'organisations se distinguent. Les "réseaux" sont en contact direct avec un état-major basé à l'étranger : la France Libre, l'état-major anglais ou, plus tard, l'état-major américain. En raison de leur spécialisation (renseignement, évasion, sabotage), ces réseaux disposent d'un recrutement restreint et appliquent de sévères consignes de sécurité, fondées sur le strict cloisonnement de petites équipes ayant chacune une mission déterminée. Au contraire, les "mouvements" de Résistance souhaitent toucher directement l'opinion et impliquer la population à l'aide d'une contre-propagande patriotique véhiculée essentiellement par la presse (Libération-Nord, Valmy, Défense de la France) ou les éditions clandestines (Les éditions de Minuit). Parmi ces mouvements, certains touchent de vastes régions (Combat, Libération, Franc-Tireur en zone sud) tandis que d'autres, surtout en zone nord, ont une diffusion restreinte.

 

 

L'extrême diversité d'origine politique et professionnelle des premiers résistants est frappante. Elle s'explique en partie par l'absence initiale d'engagement de structures organisées ou d'institutions traditionnelles (partis, syndicats, églises). Cette situation durera jusqu'à l'hiver 1941-1942, date de la création par le parti communiste du Front national et de sa branche armée, les Francs-Tireurs et Partisans, suite à l'invasion de l'URSS par l'Allemagne nazie. La Résistance demeure alors très minoritaire dans le pays.

 

 

Après l'échec des tentatives d'invasion de la Grande-Bretagne et l'entrée en guerre de l'Union Soviétique et des États-Unis, la Wehrmacht connaît en 1942 ses premiers revers : échecs devant Moscou et Léningrad, reculs aux confins de l'Égypte, maîtrise de l'air par les aviations alliées, débarquement anglo-américain en Afrique du Nord et victoire soviétique à Stalingrad. Dans le même temps, les exactions de l'occupant et de Vichy (réquisitions de main d'oeuvre, grandes rafles et déportation des juifs, collaboration policière, aggravation du rationnement...) et surtout l'invasion de la zone sud en novembre 1942 suscitent une nette évolution de l'opinion publique et incitent de nombreux patriotes à rejoindre une Résistance désormais de mieux en mieux organisée.

 

Les réseaux multiplient les collectes et transmissions de renseignements militaires ou économiques, la réception des parachutages d'hommes et de matériels, le balisage de terrains d'atterrissage, l'organisation de liaisons maritimes, etc. La France Libre élargit son service de renseignements en un "Bureau central de renseignement et d'action" (BCRA), dirigé par le colonel Passy et chargé de missions de sabotage et des liaisons avec les mouvements de Résistance.

 

 

La logistique de ces mouvements s'est en effet considérablement améliorée : soutien financier obtenu grâce à l'établissement de liaisons avec la France Libre, fabrication de faux papiers, hébergement des personnes évadées et pourchassées, assistance aux détenus, opérations de c

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