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"Les romains de la décadence" - Peinture de Thomas Couture, 1847
Ce que vous allez lire pourrait, sans doute, faire l’objet d’une réflexion plus vaste, considérez donc que ceci n’est qu’un préambule, qu’une esquisse, qu’une première pierre pour un édifice plus grand. M’inquiétant, comme mes maîtres autrefois, à propos de la destinée d’une conscience nationale menacée par des excitations extérieures et intérieures, j’ai décidé d’expliquer, certes avec des outils subjectifs, cet état de mutation morale. Qu’en est-il de la Nation chez les Français ? Qu’en est-il de leur rapport avec la France ? Est-il davantage sentimental ou intellectuel ? Ou la France est-elle simplement absente des esprits ? Toutes ces questions, j’espère les aborder avec le plus de clarté possible, avec le plus de rigueur et de précision, même si le format de l’article ne m’autorise pas toute la subtilité que pourrait réclamer tel ou tel concept. Je veux, avant tout, que vos esprits mettent en marche, tout au long de la lecture, leur mécanique réflexive, qu’ils décortiquent, critiquent, jugent même, cet humble assemblage théorique.
L’état du sentiment national
Contrairement à ce que j’ai pu croire, peut-être par imprécision ou par facilité réactionnaire, le sentiment national se porte plutôt bien en France.
N’avons-nous pas vu, lors de cette campagne présidentielle, moult drapeaux français se dresser fièrement au-dessus d’innombrables têtes ? Nous sommes en effet restés pantois devant ce
balancement continuel et plaisant, comme subjugués par ces puissantes couleurs, comme paralysés par une force immense semblant jaillir d’une source que nous croyions asséchée. Ces drapeaux
sortaient-ils d’un parti dont la cohérence intellectuelle ne pouvait laisser aucun doute quant à l’authenticité de son patriotisme ? Oui, mais pas seulement, puisque nous vîmes dans les
« meetings » de Nicolas Sarkozy, pourtant fervent européiste, des Français avides d’une eau assainie par la pureté nationale. Aucun doute ne peut subsister quant à la ferveur du
sentiment qui animait ces êtres, qui mouvait ces Français dans une parfaite harmonie. Mais peut-être était-ce cela le problème, la Nation n’était là, chez eux, que dans une manifestation
momentanée, certes réfléchie, mais parasitée par les excitations du corps.
Serait-ce de notre part condamner cette exaltation de gens réunis dans une commune émotion ? Non, jamais, ce serait marquer le recul de notre cause. Nous qui aimons tant sentir ce feu ; nous qui saisissons chaque occasion de brûler communément avec ceux de notre peuple ; refuser, châtier même, ce romantisme, ces frissons patriotiques, comment le pourrions-nous ? Il n’en reste pas moins que c’est cette excitation qui trompe, ou plutôt, qui est utilisée pour tromper, car la cohérence en est trop absente, car la raison n’y met pas assez d’elle-même. Celui qui vibrera au nom de France dans un meeting de l’UMP n’aura sans doute pas examiné, analysé, avec l’oeil national, les propositions de ce parti. Il réagira, mais ne réfléchira pas, ne pensera pas. Son excitation reposera sur quelques symboles animés, orchestrés, et sur aucune réalité, et donc sur aucune conscience. Cet individu soutiendra un homme qui défendra dans les faits exactement le contraire de ce qu’il dit dans ses discours, et cela, le farouche umpiste ne le saura pas, en raison de ce qu’il n’aura pas cherché à savoir. Sentiment sans conscience n’est que ruine de l’âme, n’est-ce pas ?
Quand décline la Nation commence le racisme
On nous parle
quelquefois de quelques dégénérés à la fureur toute raciale, on s’excite, on vitupère, on sonne l’alarme : « les nazis reviennent ! ». Et qui accusent-ils, qui désignent-ils à la
vindicte antipopulaire ? Depuis toujours, encore et toujours, inlassablement, matoisement, servilement les mouvements patriotes, le Front National, tout ce qui, en somme, défend quelque peu la
France et ses valeurs. Il est ainsi habituel de voir se mêler aisément dans la bouche de nos élites les mots nationalisme et racisme, au point que l’on en vient à confondre les deux. On
s’inquiète de la montée des mouvements néo-nazis sans jamais en chercher les causes, sans jamais ne serait-ce qu’en supposer les causes, on préfère sans dou
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